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Crise diplomatique entre Paris et Bamako : Un combat pour l’histoire

Les autorités de la transition entendent imprimer un nouveau rythme aux sacro-saintes relations que le Mali entretient avec l’hexagone depuis l’indépendance. Il aura du temps. Et c’est tout un système qui passe en jugement.

Jusqu’ici, des relations séculaires et historiques sans nuages qui cachaient parfaitement un déséquilibre. A l’image d’un couple d’amoureux qui, sous des dehors trompeurs pour donner le change en public, se chamaillait sans cesse en privé sur certains problèmes domestiques.

Et non des moindres. Comme aux plans sécuritaire, politique et social. A tous ces problèmes, c’est le maître français qui proposait et imposait des solutions comme une panacée universelle et auxquelles le Mali devait se plier tant bien que mal.

Soixante-deux ans après les indépendances, c’est l’une des rares fois que le maître français se retrouve au banc des accusés dans un box africain. Et c’est l’une des fois qu’il est rappelé à l’ordre. Des iconoclastes comme Sankara et Gadafi et plus loin comme Sekou Touré et Kwamé N’krumah ont déjà tenté le coup, mais leur combat n’a pas eu de prolongement.

A part le guinéen Sekou Touré qui fut rappelé par le destin, tous autres furent « balayés » suite à des coups fomentés depuis Paris et Londres. Car c’est cette même France qui place ses pions à la tête de nos états bananiers. Des états satellites sous le diktat français qui dispose d’eux à son gré, leur indiquant ce qui est bon ou n’est pas bon à faire en matière politique ou économique et même sécuritaire.

C’est ce rapport de maître à vassal que Assimi et son premier ministre veulent chambouler en imposant de nouvelles règles. Alors que les besoins de l’Afrique (consommation) augmentent, portés par la croissance démographique, nos chefs d’états doivent s’armer en prônant une politique avant-gardiste pour pouvoir tirer le train du continent sur le chemin du développement. Et ne pas tout laisser à l’appréciation de la métropole. Tracer ses propres voies et moyens dans la gouvernance des états. Car on n’est mieux servi que par soi-même.

Le premier ministre Dr. ChoguelKokallaMaïga ne s’en est pas cachée lors de son dernier discours tenu devant un parterre d’ambassadeurs accrédités au Mali. Il a revendiqué l’égalité de traitement dans nos relations, le respect mutuel et une liberté de manœuvre au niveau de chaque pays souverain.

Ces reproches voilés cachent évidemment l’agacement de Bamako devant l’impuissance des français à juguler la crise malienne malgré dix ans de présence au nord. Et comme pour dire que le Mali est en train de prendre les choses en main, il a parlé de la montée en puissance de l’armée malienne qui, dit-il, accomplit des prouesses sur le terrain des opérations ces derniers temps.

Enfin, il a même effleuré le gros du problème français sans toutefois totalement déloger l’anguille de dessous la roche : la suspicion générale qui plane sur la France dans son dessein de diviser le Mali pour des intérêts inavouables. En tout cas, c’est le sentiment de tout le peuple malien qui a longtemps murmuré sans être entendu par ses dirigeants.

Le pacte colonial qui entrave l’action de nos présidents est en train d’être brisé au Mali. S’il ne l’est déjà. Mais reste à savoir si le prochain président malien suivra le pas en cultivant la même orientation.

Dans le cas contraire, le président AssimiGoïta aura mouillé le maillot pour rien. Car les relations franco-africaines ont toujours été l’histoire d’un éternel recommencement. Or, il faut un changement pour l’histoire.

Ben Diakité

Source: LE TOGUNA

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