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Crise au sein des coopératives de producteurs : L’Etat violateur de la légalité républicaine

C’est un parti-pris flagrant des autorités maliennes, qui marque les rapports entre le bureau dirigé par Bakary Togola et ses contestateurs. Dans un Mémorandum implacable adopté le 27 juin par son comité directeur, le Parena en fait la révélation. Le régime du président IBK viole la légalité qu’il est censé défendre et « l’opinion et les producteurs de coton savent désormais que des opérateurs économiques véreux préfèrent faire du chiffre au détriment du paysan, du pays, des rendements agricoles et de la qualité des sols ».

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Le bureau qui dirige l’Union des coopératives et que préside M. Bakary Togola a été mis en place en 2007 pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois. Un « Collectif pour la défense de la bonne gouvernance au sein de l’UN-SCPC » estime que les deux mandats successifs de M. Bakary Togola ont pris fin en 2013. Ce Collectif conteste la légitimité de M. Bakary Togola à la tête du Syndicat au regard de l’acte uniforme de l’OHADA et des statuts de l’Union. Or, c’est en tant que président des cotonniers qu’il préside le très sensible GIE qui attribue les marchés de l’engrais et des pesticides. Malgré la crise qui sévit au sein des producteurs de coton où la contestation grandit, bien qu’il soit resté plus de six (6) ans à la tête du syndicat des producteurs de coton, le Ministre du Développement Rural a validé les structures mises en place par M. Bakary Togola. En outre, le Ministre a mis en garde ceux qui contestent l’autorité du président sortant : « … toutes les personnes qui se rendraient coupables de pareils actes pourraient s’exposer à la rigueur de la loi » (lettre 00019 du 8 janvier 2015).
Des producteurs abandonnés par le pouvoir
Selon le Mémorandum du Parena, la guerre qui oppose les magnats de l’engrais n’a pas fini de livrer tous les secrets de cet univers dont l’opacité est une des caractéristiques principales. L’opinion et les producteurs de coton savent désormais que des opérateurs économiques véreux préfèrent faire du chiffre au détriment du paysan, du pays, des rendements agricoles et de la qualité des sols. L’opinion sait désormais que les autorités n’avaient mis en place aucun mécanisme pour détecter la fraude et le crime contre l’agriculture que constitue l’importation d’engrais de mauvaise qualité. Pis, même quand le Gouvernement a été informé par un pays voisin et frère, il a fermé les yeux et traîné les pieds avant d’agir. Même sur les prix, ce Gouvernement ne défend pas le paysan malien. La preuve est que Toguna ait été  autorisée à vendre au paysan malien la tonne d’engrais plus chère (317.000 francs CFA) qu’elle ne la vend au paysan burkinabé (305.000 francs CFA) et au paysan ivoirien (235.000 francs). Or cet opérateur est censé avoir  une usine de conditionnement à Bamako. Pourquoi l’engrais est-il vendu  plus cher au paysan malien ? Pourquoi les autorités ont-elles laissé faire ?
Les Risques
Selon le Parena, les experts sont unanimes : l’introduction et l’utilisation d’engrais déficitaires en éléments nutritifs peuvent déstabiliser la production agricole, la filière coton et partant l’économie malienne. La paupérisation du producteur en est une conséquence.  A la fin de la campagne,  celui-ci doit en effet rembourser les dettes contractées au titre de l’engrais et des pesticides. Déjà, dans plusieurs régions cotonnières, les producteurs sont formels, le rendement varie entre 700 et 800 kilogrammes de coton par hectare à cause du mauvais engrais (« nôgôjugu »). Par ailleurs, le plan stratégique quinquennal de la filière prévoit un objectif de production de 1,2 tonne par hectare pour la campagne en cours. Pourrait-on réaliser un tel objectif avec du mauvais engrais ? La filière coton et toute l’économie seront ainsi affectées par les conséquences de la crise de l’engrais : précarité,  vente  d’outils de travail (bœufs de labour et charrues) donc spirale de la pauvreté. En outre si avec l’engrais défectueux, l’on veut atteindre l’objectif assigné de 650.000 tonnes de coton, il faudra alors augmenter les surfaces cultivées. A ce propos, un Aide-mémoire de l’Agence française de développement (AFD) d’avril 2015  dit explicitement que « l’augmentation des surfaces …est principalement à l’origine de l’augmentation de la production.. ». Accroître les surfaces, suppose couper les arbres, d’où les inévitables conséquences environnementales.

Source: Lerepublicainmali

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