Depuis 2012, le Mali est frappé de plein fouet par une crise multidimensionnelle. La région de Kidal qui est l’épicentre de cette crise reste en proie de l’insécurité grandissante empêchant du coup tout projet de développement. Pratiquement rien ne marche à Kidal, il n’y a ni école, ni santé, ni services sociaux de base, ni paix etc. Au regard de tout cela, le Collectif des ressortissants de Kidal a organisé une grande rencontre le samedi 15 avril 2017 au Palais de la culture de Bamako pour non seulement chercher les voies et moyens de sortie de crise mais aussi de faire en sorte que la paix, la réconciliation et l’unité nationale puissent être une réalité dans la région. Ladite rencontré a regroupé les communautés et les responsables de Kidal dont le gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach, en présence du président du Collectif des ressortissants de Kidal, Akory Ag Iknane, des députés de la région de Kidal et d’autres personnalités. A l’issue de la rencontre, les participants ont fait une batterie de recommandations dont le retour des autorités administratives et intérimaires dans la région de Kidal.
Dans ses mots de bienvenue, le président du Collectif des ressortissants de Kidal, Akory Ag Iknane a fait savoir qu’il est temps d’amorcer le développement de la région de Kidal. « Nous voulons la reprise de l’école, de la santé, des services sociaux de base dans la région de Kidal », a-t-il dit. En outre, il a invité les fils de la région de Kidal à se donner les mains afin que la paix puisse être une réalité. Pour sa part, le gouverneur de la région de Kidal, Sidi Mohamed Ag Ichrach s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui permettra de ramener la paix dans la région de Kidal. Avant de mettre l’accent sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger. « La réconciliation des communautés de Kidal se fait par les Kidalois eux-mêmes. Rien ne marche dans la région de Kidal. S’il y avait la paix, on aurait pas eu de problème d’eau », a-t-il dit. Il a déploré l’état de délabrement total de la région de Kidal. Quant à l’honorable Asory Aïcha Belco Maïga, député élue à Tessalit, elle a souhaité l’école dans la région de Kidal. « Si on ne fait pas attention, la région de Kidal va disparaitre. La région de Kidal est entrain d’être autodétruite par nous même », a-t-elle souligné. Son homologue Almoudène Ag Iknass, député de Kidal abonde également dans le même sens. « Kidal est totalement délaissé, Kidal ne figure dans aucun programme et projet. Ça ne va pas à Kidal. On ne crée rien que la haine, la séparation. Il est temps de réfléchir comment faire la paix, comment les communautés peuvent cohabitées. Si on n’y prend garde, ça sera la destruction de Kidal », a-t-il dit. Enfin, il a prôné le développement dans la région de Kidal. Au cours des débats, les intervenants ont prôné la paix qui est le moteur de tout développement. « Le problème de Kidal se résout à travers des actes et non dans les salons. Il faut aller vers les populations de Kidal pour un vrai rapprochement entre les fils de la région », a déclaré Saïd, ressortissant de Kidal. Le président du conseil de cercle de Kidal, Homeny Belco Maïga a invité les participants de la rencontre à accepter d’être « Malien », de s’inscrire dans la voie de l’unité nationale. Selon lui, le préalable est le retour du gouverneur et les autorités intérimaires dans la région de Kidal. Les recommandations issues de cette rencontre sont entre autres : la mise en place d’une commission régionale de réconciliation ; la multiplication des rencontres intercommunautaires ; la multiplication des rencontres avec les groupes armés ; la multiplication de ces genres de rencontre ; la nécessité de rendre fonctionnel le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ; le renforcement de la coopération entre les autorités intérimaires de Kidal et le gouvernorat de Kidal ; l’organisation d’une rencontre entre tous les fils et toutes les filles de Kidal et enfin, le retour des autorités administratives et intérimaires dans la région de Kidal
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain