Trop c’est trop. Depuis mars 2012, les hommes politiques se jouent de nous. Coup d’État, élections, comme sortie de crise, re-coup, et re-crise ! Si les militaires sont toujours à l’origine de nos « maux » démocratiques, les hommes politiques sont là pour les entretenir.
Sans distinction. Ceux qui sont avec le pouvoir comme ceux qui sont contre lui. Chaque camp défend ses intérêts, manœuvre en fonction de ce qu’il pense être non pas juste mais justifiable.
C’est ainsi qu’il faut comprendre tous les accommodements qui ont permis aux auteurs du coup d’État du 22 mars 2012 d’embarquer avec eux toute la classe politique malienne dans une « transition » qui était en fait un marché de dupes. Le président du CNDRE avait apparemment joué le jeu pensant pouvoir revenir, à la ATT, au bout de cinq ans. C’était honnête de la part d’un capitaine bombardé général 5 étoiles de participer à une conspiration menée par des gradés de la seconde génération.
Le Gl Sanogo, principal auteur du coup d’État, ne jurait que par faire passer son « champion » et gouverner à travers lui, les hommes politiques, « indépendants » ou pas, ayant soutenu ce funeste projet de travestissement de la démocratie qui sont ceux-là même qui continuent aujourd’hui à animer la scène avec une majorité ou une opposition non exempte, elle aussi, de reproches.
Le premier est d’avoir toujours succombé au charme du pouvoir. Quand l’Adema-PASJ, quittait « l’opposition » pour soutenir le « candidat IBK ». Quand l’opposant Amadou Koïta du parti PS Yélen-coura acceptait d’entrer dans le gouvernement d’IBK, provoquant la volte-face de la majorité manipulée.
Quand le parti SADI du Dr Oumar Mariko soutenait, contre toute logique, le coup d’État de Sanogo, le 22 mars 2012, voyant en lui un « raccourci» pour que son mentor arrive enfin à cette présidence qui semble être l’unique objet de son long combat politique.
Ce sont tous ces errements qui expliquent la crise dans laquelle le pays se débat aujourd’hui. La seule fois où parler d’accumulation d’erreurs se justifie. Et pourtant, on ne semble pas avoir tiré la leçon qui s’impose de tout le fatras politique engendré par la dislocation du Système ATT, en 2002, et de sa recomposition, en 2013, pour accompagner un président IBK incapable de refouler une sorte d’admiration pour le « modèle » qu’il a accompagné vingt ans durant.
Jean Pierre James