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Crime crapuleux ou règlement de comptes : Le fils du richissime Nimaga N°1 retrouvé mort ligoté et enterré à Mountougoula Plusieurs suspects dont un inspecteur de police arrêtés

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C’est le jeudi 10 octobre dernier que Mamadou Nimaga a quitté précipitamment la Chine pour venir fêter la tabaski en famille à Bamako. Ce grand commerçant importateur de pièces de rechange de motos était loin d’imaginer qu’une mort atroce l’attendait une fois de retour au pays natal. Porté disparu le dimanche 13 octobre après avoir quitté la maison vers 14h, M. Nimaga ne sera retrouvé que le mercredi 16 octobre mains et pieds ligotés et enterré à Mountougoula, à une vingtaine de kilomètres de Bamako. Une mort mystérieuse qui ébranle aujourd’hui la grande famille Nigama. Crime crapuleux ou règlement de compte ? L’affaire est entre les mains de la section des recherches de la gendarmerie du Camp I. Déjà, plusieurs suspects ont été interpellés parmi lesquels l’inspecteur de police Tangara en fonction au commissariat du 13ème arrondissement. Celui-ci a été appréhendé à Niamana en train de rouler tranquillement dans la Mercedes C220 appartenant au défunt. Le lendemain même de sa disparition.

La lutte contre l’insécurité sera une tâche ardue pour les nouvelles autorités, car celle-ci n’est pas seulement l’apanage des seules régions du nord, mais plutôt de tout le Mali. Le drame qui vient de frapper la famille Nimaga est la preuve que tout le monde vit dans l’insécurité à Bamako.

En effet, c’est le vendredi 11 octobre que Mamadou Nimaga, grand commerçant, est arrivé à Bamako en provenance de la Chine où il venait de charger des marchandises. Il voulait venir passer la tabaski en famille auprès de ses deux épouses et ses huit enfants.

Selon les explications de certains de ses proches, il s’est reposé la journée du samedi avant de reprendre ses activités le dimanche matin durant lequel il rendra visite à un parent hospitalisé à Gabriel Touré. C’est en début d’après-midi qu’il recevra un coup de fil et quittera la maison pour se rendre à une destination inconnue. Après la prière du crépuscule qu’il rate rarement en famille, ses femmes alertèrent les membres de celle-ci car aucun de ses numéros de téléphone ne répondait.

La famille Nimaga s’est alors mise en branle le dimanche soir. Les commissariats de police et  la gendarmerie seront saisis, des communiqués diffusés sur les ondes de certaines radios. La même opération se poursuivra dans la journée du lundi à la veille même de la fête. Certains frères Nimaga seront dépêchés sur Fana pour des recherches et vont alerter les forces de sécurité.

Le véhicule du défunt retrouvé avec un policier

C’est le lundi dernier vers 18 heures, au retour de Fana, que certains jeunes de la famille croiseront le véhicule de leur frère disparu vers Coumba Gaz, en partance vers Niamana. Ils rebrousseront aussitôt le chemin pour alerter les gendarmes en poste. Ceux-ci arrêteront le véhicule.

Après vérification, il s’est avéré que le conducteur était l’inspecteur de police Tangara en fonction au 13ème arrondissement où il sera conduit avec le véhicule. La famille passera la soirée du lundi et la journée du mardi, le jour de la tabaski, au 13ème, sans avoir la moindre information sur le disparu, malgré la promesse du commissaire adjoint de faire rapidement toute la lumière sur cette affaire. La famille portera  alors plainte auprès du  procureur de la commune VI, qui adressera un soi-transmis à la gendarmerie du camp I qui prendra alors le dossier en main.

Dès le mercredi, le corps du Nimaga sera retrouvé enterré à Mountougoula. D’après les informations, c’est un véhicule non précisé qui a déposé un gros colis en plastic noir non loin d’une concession. Le gardien de l’usine d’extraction de sable des Chinois à Mountougoula,  Karim Ouattara, en chemin le jour de la fête pour saluer son ami Seydou Guindo, a été alerté par son chien. Il qui cria au colis suspect.

Traquer les auteurs et leurs complices

Il viendra alors informer son ami et, ensemble, ils vont alerter le maire de Mountougoula qui,  à son tour, informa la brigade territoriale de la gendarmerie de Baguinéda. Les éléments de cette unité sont venus sur les lieux en compagnie du maire et d’un médecin. Après le constat, les gendarmes autoriseront alors la population à enterrer le corps sur place car étant déjà en état de putréfaction.  « Nous étions très stupéfaits devant la découverte, c’est pourquoi nous avons alerté les autorités qui nous ont autorisés à l’enterrer. C’était horrible mais c’est une obligation morale pour nous « a confié le gardien.

Informés, les membres de la famille Nimaga se rendront sur place avec les éléments de la gendarmerie de Faladiè pour déterrer le corps du défunt qui sera transporté à l’hôpital Gabriel Touré. C’était bien le corps de Mamadou Nimaga qui sera ensuite enterré dignement par sa famille. Pourquoi la gendarmerie de Baguinéda a-t-elle autorisé l’enterrement du corps au lieu de s’atteler à mener des enquêtes ? Le CB adjoint de cette brigade, Abdoulaye Fané, n’a pas voulu donner la moindre information par rapport à cette situation.

Zones d’ombre à éclaircir

La section de recherche de la gendarmerie du camp 1, sur instruction du Directeur général de la gendarmerie nationale, a mis les bouchées doubles pour traquer les auteurs et les complices de cet acte ignoble. À en croire nos sources, plusieurs personnes ont été mises aux arrêts dont l’inspecteur de police Tangara ainsi qu’un ferrailleur qui aurait reconnu avoir alerté le 13ème de la présence du véhicule du disparu près de son aire d’activité à Niamana.

Beaucoup de zones d’ombre restent à éclaircir dans cette affaire. Notamment du côté du 13ème arrondissement, un commissariat qui, il y a quelques mois seulement, avait un élément impliqué dans le braquage d’un camion de cigarette de la SONATAM sur la route de Ségou. Cette nouvelle affaire constitue donc une opportunité pour les autorités policières et judiciaires de montrer à l’opinion que les temps ont changé et que c’est désormais la tolérance zéro pour les criminels et leurs complices, même s’il s’agit des porteurs d’uniformes.
Source: L’Indépendant

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