Le 24 juillet 2014. Un avion affrété par Air Algérie, reliant Ouagadougou à Alger, s’était écrasé au nord du Mali, faisant 116 morts. Les experts mandatés par l’enquête française sur le crash mettent en cause des lacunes dans la formation des pilotes dans leur rapport définitif remis aux juges. Pas préparés à des situations d’urgence, les pilotes n’avaient pas effectué de vol depuis 8 mois.
Les experts désignés dans l’enquête en France sur le crash de l’avion d’Air Algérie, dans lequel 116 personnes avaient péri en juillet 2014, mettent en cause des lacunes dans la formation des pilotes dans leur rapport définitif remis aux juges.
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Le 24 juillet 2014, peu après le décollage de l’appareil, le vol Ouagadougou-Alger s’était écrasé dans le nord du Mali, avec 110 passagers à bord, dont 54 Français, 23 Burkinabè, des Libanais, des Algériens, et six membres d’équipage espagnols mis à disposition par la compagnie espagnole Swiftair pour Air Algérie. Parmi les victimes françaises, sept membres d’une même famille de Rouans en Loire-Atlantique avaient perdu la vie.
Comme l’a révélé Le Figaro, deux ans et demi après la catastrophe, les trois experts judiciaires ont rendu fin décembre leur rapport définitif aux juges d’instruction chargés de l’enquête au pôle accidents de Paris sur le crash du vol AH 5017.
Les experts distinguent plusieurs causes déjà identifiées dans leur pré-rapport, selon une source proche de l’enquête. Selon eux, l’accident a été provoqué par la non-activation par les pilotes du système d’anti-givre des moteurs, suivie du décrochage de l’avion, un MD 83 du constructeur américain McDonnell Douglas, qui n’a pu être rattrapé par les pilotes.
Les pilotes n’avaient pas volé depuis huit mois
Cette cause avait déjà été identifiée par le Bureau d’enquêtes et d’analyse français pour la sécurité de l’Aviation civile (BEA), dans son rapport en avril. Or les experts notent que les deux pilotes n’étaient pas préparés face à ces situations d’urgence et n’avaient pas effectué de formation complémentaire sur simulateur, sur certaines procédures telles que le décrochage et la récupération.
Selon leurs conclusions, les deux pilotes de Swiftair, tous les deux saisonniers, n’avaient pas volé pendant huit mois avant le crash, selon une source proche de l’enquête.
« Pour les experts, cette période d’inactivité aurait dû les conduire à suivre un stage de réadaptation », a expliqué à l’AFP Sébastien Busy, avocat qui représente l’association de victimes AH5017 Ensemble. « La copilote était aussi puéricultrice dans une crèche d’enfants », s’est-il étonné. « Ce rapport nous amène à considérer qu’il n’y a pas seulement eu des manquements de la part des pilotes, la responsabilité de Swiftair est pointée du doigt. Le défaut de formation n’est pas sans conséquence sur le comportement des pilotes et la survenance de l’accident », a commenté Sébastien Busy.
À ce stade, aucune mise en examen n’est intervenue dans cette enquête.
Source: ouest-france.fr