La dernière évaluation des politiques et institutions publiques en Afrique (CPIA en anglais), réalisée par la Banque mondiale, révèle que le Sénégal est classé 2e sur 38 pays.
Ce rapport la Banque mondiale attribue à chaque pays des notes sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour 16 indicateurs de développement regroupés dans quatre catégories. Il s’agit de : la gestion économique ; les politiques structurelles ; les politiques d’insertion sociale et d’équité et la gestion et les institutions du secteur public. En 2017, la note moyenne pour la région ressortait à 3,1. La situation est toutefois très contrastée entre les 38 pays d’Afrique subsaharienne qui bénéficient de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA).
Le Rwanda demeure en tête du classement
Le Rwanda demeure en tête du classement régional et mondial, avec une note de 4. Parmi les autres pays arrivés en tête du classement régional, il y a le Sénégal, avec la note de 3,8, suivi de près par Cabo Verde, le Kenya et la Tanzanie, qui obtiennent tous les trois la note de 3,7. L’évaluation des politiques et des institutions en Afrique (CPIA) est un outil de diagnostic annuel destiné à mesurer la qualité des structures politiques et institutionnelles publiques et leurs capacités à soutenir une croissance durable et à réduire la pauvreté. Les notes obtenues servent aussi à déterminer le volume des prêts concessionnels et des dons que la Banque mondiale accorde aux pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne. D’après ce rapport, il y a une corrélation entre l’efficacité de l’investissement et la qualité des politiques et des institutions. Elle est plus forte en ce qui concerne l’efficacité de la gestion du secteur public. En revanche, des institutions faibles risquent d’encourager la recherche de rente et la corruption, rendant les activités moins productives. Celles-ci risquent également de décourager l’investissement des entreprises et l’accumulation de capital humain, conduisant ainsi à une croissance plus faible.
Surveiller la progression du ratio dette publique/PIB
La note régionale dans le domaine de la politique de la dette est tombée à 3,1 en 2017, a indiqué le rapport. Cette détérioration intervient pour la deuxième année consécutive. Elle reflète le poids croissant de la dette publique dans les pays africains. Ainsi, l’alourdissement du fardeau de la dette pose des risques de non soutenabilité de l’endettement public à terme. La composition de la dette a en outre changé, les pays tendant davantage à se financer sur les marchés, au détriment des emprunts concessionnels traditionnels. En mars 2018, près de la moitié des pays à faible revenu de la région présentaient un risque élevé de surendettement ou étaient surendettés, soit plus du double par rapport à 2013.
Exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies
Selon le rapport la Banque mondiale, la part des adultes disposant de comptes bancaires mobiles en Afrique subsaharienne est passée de 12 à 21% entre 2014 et 2017. « Cette augmentation est, de loin, la plus élevée parmi toutes les régions du monde. La mise en place progressive, au niveau des pays, de systèmes régionaux centralisant l’évaluation du crédit offre des perspectives de meilleure inclusion financière au cours des prochaines années », explique la source. Et de préconiser que l’Afrique doit exploiter les possibilités offertes par les nouvelles technologies et s’ouvrir pleinement à l’innovation. C’est peut-être là que réside son plus grand potentiel de développement.
Zachari BADJI