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COVID-19 : Focus sur des femmes en première ligne de la riposte

La pandémie à Coronavirus a fait des ravages dans le monde. Notre pays, le Mali, n’a été épargné. Des hommes et des femmes sont engagés dans la prévention et la prise en charge des malades. En effet, nous n’entendons que des voix masculines, depuis le début de cette crise sanitaire mondiale, notamment le président du Comité scientifique Covid-19 ; le Coordinateur national de la riposte ; les chefs des différents centres de traitement, qui sont tous des hommes.

Et pourtant, des braves femmes maliennes de la santé sont également engagées en première ligne pour riposter contre cette maladie. Elles sont médecins et infirmières, impliquées au quotidien dans la lutte pour bouter la Covid-19 hors de nos frontières.

Ces professionnelles de la santé ont, non seulement, joué et continuent de jouer un rôle important au sein du personnel de santé, mais également, occupent une place hautement stratégique dans cette lutte sanitaire.

Parmi ces nombreuses amazones, dont la grande majorité opère dans le plus grand anonymat, nous avons recueilli les témoignages de certaines femmes de la santé qui interviennent au niveau de tous les maillons de la chaine de prévention, et de prise en charge des victimes de la pandémie mondiale.

Dr Sidibé Djénéba Diallo : responsable de l’Unité de services d’urgence des cas suspects Covid-19 à l’Hôpital du Mali.

Selon elle, le personnel féminin au niveau de son unité représente 70% contre 30% de personnel masculin. « L’équipe du Centre de traitement Covid-19 de l’Hôpital du Mali compte 4 médecins femmes au niveau du confinement et 2 infirmières au Centre d’urgence Covid », a-t-elle précisé.

En termes d’expérience, Dr Sidibé Djénéba Diallo raconte qu’elles ont vécu et découvert tout au long de la lutte contre la pandémie, pleines de choses dans le domaine sanitaire.

« Depuis l’apparition des premiers cas au Mali, j’ai été désigné par la hiérarchie comme responsable du service d’urgence. De l’expérience, mon équipe et moi en ont vécu et en ce moment même, j’étais en état de grossesse de 4 mois. Mais, Dieu merci, l’hôpital a déployé du personnel et l’équipement adéquat à notre disposition pour faire face à la maladie. A notre niveau, nous faisons le dépistage et les cas positifs sont orientés vers le Centre de prise en charge, au confinement ou à la réanimation », a-t-elle expliqué.

Notre interlocutrice reconnait volontiers qu’elle a connu des moments de peur durant cette riposte contre le Coronavirus. « Dès l’annonce de cette pandémie, il y a eu des sensations de peur partout, surtout chez les soignants. Nous avons remarqué que pour toutes les maladies contagieuses virales, ce sont les personnels soignants qui sont au premier plan. Il y a eu des décès suite à la Covid à ce niveau. Certains même ont renoncé à ne pas être dans l’équipe de prise en charge. Aussi, il y a eu un moment surtout en mois de décembre où le Mali a enregistré le nombre de décès le plus élevé. On se sentait impuissant, frustré et angoissé devant les malades qui mouraient sous nos yeux pour manque de place et manque d’oxygène. Et cela a été un moment crucial, qui sera difficile d’oublier », a-t-elle indiqué.

Marginalisation et soutien familial :

Mme Sidibé Djénéba Diallo a également signalé que le personnel soignant de son Unité a subi des actes de marginalisation venant de certains malades et accompagnants.

« Au début de cette pandémie, nous avons subi des actes de violence, d’insulte, vis-à-vis de certains malades et des accompagnants. Le soutien de nos familles respectives a été d’un grand apport pour le personnel soignant. Et jusque maintenant, nous disposons toujours une équipe dynamique qui travaille et qui a tout accepté, les caprices des malades et des accompagnants », a signalé Mme Sidibé Djénèba Diallo.

Une autre amazone dans la riposte contre la Covid rencontrée est Mme Coulibaly Maïmouna Diallo, médecin généraliste à l’unité d’hospitalisation-covid à l’hôpital Sino-malien. Elle aussi reconnait le rôle et la place du personnel féminin dans la lutte contre la pandémie mondiale qu’est le Covid.

Selon elle, les agents de santé ont opté pour ce métier, par conséquent, ils doivent répondre partout et à tout moment sans distinction de sexe.

 

« Les femmes ont été et sont toujours en première ligne à tous les niveaux. En tant que médecin, nous avons opté pour ce métier et on doit répondre partout où les besoins se feront sentir », confie-t-elle.

Pour elle, la méconnaissance et les préjugés sur cette maladie à Coronavirus ont fait que des citoyens étaient étonnés de voir une femme mariée occupée une place de première ligne contre la pandémie.

« A chaque fois que les gens apprenaient que je faisais partie d’une équipe d’Unité Covid, ils étaient mécontents, par méconnaissance, pour des préjugés et surtout le nombre de cas de contamination et de décès que la maladie a fait dans le monde en général et particulièrement au Mali. Le médecin même qui m’a contacté pour cette Unité m’avait déconseillé étant donné que je suis une femme mariée et avec des enfants. Tout le monde était contre, mais ma famille et mon partenaire m’ont beaucoup soutenu dans ce sens », a-t-elle évoqué.

La dernière professionnelle de santé de première ligne dans la lutte contre le Covid a pour nom Dr. Bintou Coulibaly, médecin généraliste à l’Unité tri-Ebola au Centre hospitalier universitaire de Point G. Elle aussi nous raconte ce qu’elle a vécu dans la riposte contre la maladie à coronavirus.

« Je suis la responsable de l’Unité de tri- Ebola et les maladies à potentiels épidémiques depuis 2015 au CHU Point G. Avant la maladie à Coronavirus, j’ai dirigé cette Unité d’Ebola. Et depuis ce temps, on m’avait proposé ce poste et j’ai géré des cas suspects d’Ebola et continue dans ce sens jusqu’à l’arrivée de la pandémie de la Covid », a fait savoir notre interlocutrice.

Comme nos précédentes interlocutrices, Dr Bintou Coulibaly témoigne aussi que le personnel féminin est au premier plan pour la riposte contre la Covid-19.

« Depuis l’avènement d’Ebola, jusqu’à l’arrivée de Covid-19, je n’ai jamais baissé les bras. D’ailleurs, j’ai toujours voulu être en première ligne pour la riposte contre ces pandémies », s’est félicitée Dr. Bintou Coulibaly.

Le témoignage de Markatiè Daou, chargé de mission (communication) du département de la Santé et du développement social, celui-là qui était sur tous les fronts à côté de ses ministres, sur le rôle joué par la directrice régionale de la Santé du District de Bamako dans la riposte contre la Covid, ne fait que corroborer les déclarations de nos interlocutrices.

Certes le personnel sanitaire (masculin comme féminin) a joué sa partition dans la redoutable lutte contre le Covid qui, faut-t-il s’en réjouir a connu une importante baisse en termes de nouveaux cas, mais il faut saluer l’implication des plus hautes autorités maliennes, à travers le ministère de la Santé et du développement social, cheville ouvrière du dispositif national de lutte contre la pandémie.

Chapeau également à plusieurs structures mise en place, notamment le Comité scientifique Covid-19, la Coordination nationale de la riposte, les différents Centres de traitement Covid-19, etc. qui ont mouillé le maillot dans cette mobilisation nationale pour gagner aujourd’hui, en partie, la guerre contre ce mal mondial.

Awa Sogodogo

Source: l’indicateur du renouveau

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