La Covid-19 affectera le flux des envois de fonds des migrants vers leurs pays d’origine. C’est la principale information de la dernière étude sectorielle de la Banque mondiale sur les transferts de fonds en cette période de pandémie de Covid-19. Les transferts devraient chuter de 14 % en 2021, selon les prévisions de la Banque mondiale. Un scénario inédit, qui pourrait se prolonger sur les deux ou trois prochaines années, alerte l’étude.
Le corollaire de cette régression de flux de transferts de fonds à l’échelle mondiale, concerne surtout les transferts destinés aux pays aux revenus faibles et intermédiaires, dont le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal entre autres.
La situation ne concerne pas seulement la zone Afrique de l’Ouest, selon l’étude. Le Pakistan, le Bangladesh, seraient entre autres pays également les plus touchés en Asie.
D’une manière générale, les transferts de fonds devraient baisser de « 508 milliards de dollars en 2020, soit un recul de 7 % par rapport à l’année passée », peut-on lire dans la note d’informations. À en croire l’étude, ce recul ne s’arrêtera pas là. Les experts évoquent même un risque d’« effondrement » pour l’année 2021, avec un recul de : « 470 milliards de dollars » soit -7,5 %.
Cette adynamie économique, est justifiée par « l’insuffisance des niveaux d’emploi dans les pays d’accueil des migrants, la faiblesse des cours du pétrole et la dépréciation des monnaies des pays d’origine de transfert par rapport au dollar ».
Les envois de fonds devraient reculer dans toutes les régions au cours des deux ans à venir avec un repli particulièrement concentré en Europe, en Asie et en Afrique. La tendance régionale sera plus défavorable pour le Continent africain. En ce qui concerne l’Afrique du Nord, elle connaîtra une baisse de 8 %, soit 55 millions de dollars et entre 9 et 6 % en Afrique subsaharienne, 44 millions de dollars.
Par ailleurs, « pour la première fois dans l’histoire récente, le nombre de migrants internationaux devrait baisser cette année à la faveur d’un ralentissement des nouveaux départs et d’une hausse des retours vers les pays d’origine », annonce l’étude.
Des incidences particulières pour le Mali, qui selon la même institution, en 2018, avait reçu 900 millions de dollars de sa diaspora. Une manne importante, qui classait le pays, dans le top 10 des pays recevant le plus d’argent de leur diaspora dans le monde, et le troisième pays francophone, derrière le Sénégal et la RDC.
Ousmane Tangara
Source: Bamakonews