La dernière affaire inscrite au rôle de la dernière session de la Cour d’assises de Bamako était une affaire de coups mortels. Les faits se sont déroulés à Zankasso, cercle de Koutiala.

Le 4 juillet 2013, Moussa Dicko, Alpha Barry et Samba Barry amenaient leurs troupeaux de bœufs paître en brousse. Arrivé aux abords du champ d’Abdoulaye Kassogué, celui-ci interpelle les trois bergers au sujet de certains dommages que leurs animaux auraient perpétrés dans son champ. De cette interpellation, s’en suit une altercation. Seul contre trois bergers, Abdoulaye Kassogué ramasse des cailloux et les lance un à en en direction des berges. Moussa Dicko reçoit à la tête un des cailloux.

Grièvement blessé, Moussa est transporté au centre de santé de Zangasso par le frère de Kassogué. Le médecin chef de Zangasso, vu la gravité des blessures, ordonne l’évacuation de Moussa Dicko au centre de santé de référence de Koutiala. Admis aux urgences de l’hôpital de Koutiala, Moussa Dicko décède quelques heures après. Abdoulaye Kassogué est interpellé et conduit à la gendarmerie. Il reconnaît les faits, mais dira n’avoir pas eu l’intention de donner la mort à Moussa Dicko. Selon lui, les pierres lancées avaient pour seul but de se sortir de l’étreinte formée par les trois berges.

Après la gendarmerie, il est présenté à un juge d’instruction qui l’accuse de coups mortels.  Il est placé sous mandat de dépôt le 9 juillet 2013. Il comparaissait devant la Cour d’assises le vendredi 19 décembre 2014. L’audience était présidée par Moussa Sara Diallo, premier président de la Cour d’appel. Le banc du ministère public était occupé par Amadou Sangho, avocat général.

À la question du président s’il reconnaissait les faits, Abdoulaye Kassogué répondra par oui. Mais, il dira que son objectif n’était pas de donner la mort à Moussa Dicko. Son avocat, Me Bouaré dira qu’aucun document médical versé dans le dossier n’atteste que la mort a été causée par les coups de pierre. En conséquent, il demandé la requalification en homicide involontaire. Le parquetier, dans son réquisitoire, dira que l’accusé doit être retenu dans les liens de la prévention. Après les débats, Abdoulaye Kassogué sera condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme.

Sékou T.   

Source: L’Oeil du Mali