Il a été révélé au grand public vers la fin des années 80. Non pas parce qu’il débarquait de l’ex-Union soviétique, nanti d’un doctorat d’Etat en ingénierie des télécommunications, mais parce qu’il venait de prendre les commandes de l’Union nationale des jeunes du Mali, l’Unjm qui était une des organisations clés du système dictatorial du général Moussa Traoré. A cette époque, on l’appelait tout simplement Choguel Maïga.
Au milieu des années 90, il tente un atterrissage forcé sur la piste politique, en essayant de réanimer l’Union démocratique du peuple malien, l’Udpm qui était le parti-Etat constitutionnel du général Moussa Traoré, renversé entre temps par l’armée suite à un mouvement populaire insurrectionnel. Mais aux commandes de l’Etat se trouvait l’Adema, le nouveau parti-Etat, totalitaire et dictatorial, autrement plus dangereux que l’Udpm dont il a récupéré des cadres pour mieux s’asseoir et noyauter le pays.
L’Adema fera tout pour empêcher Choguel Maïga de réanimer l’Udpm et le contraint à fonder, en 1997, le MPR (Mouvement patriotique pour le renouveau), dont les initiales du sigle forment Udpm. Puis Choguel envisage de se présenter à la présidentielle de la même année. L’Adéma et l’Alpha sévissent sauvagement. Choguel perd ses illusions et la liberté mais gagne un nouveau nom : Kokalla. Nombreux étaient ceux qui avaient cru
que le président du MPR et héritier de Moussa Traoré faisait comme ces autres candidats qui, à l’approche d’une élection importante, se souviennent du prénom de leur père et s’en enorgueillissent. Il garde les deux prénoms et se présente à la présidentielle de 2002, il est battu au premier tour et se rallie au futur vainqueur, ATT. Il est invité à la soupe populaire, le fameux consensus, et récompensé par un portefeuille ministériel qu’il gardera jusqu’ à 2007.
De cette date à sa nomination, il gère tranquillement « ses» milliards à la tête de l’autorité de régulation des télécoms, domaine dans lequel apparemment il excelle puisqu’il a fait sa réapparition sur la scène politique, il y a quelques semaines, à la faveur du dernier remaniement gouvernemental. Il est désormais ministre en charge de la communication et a communiqué sa nouvelle identité : Chouaïdou Issoufi Souleymane.
Sous quelle autre identité le découvrirons-nous pour les prochaines échéances électorales ? 2018 n’est pas si loin.
Cheick TANDINA
Source: Le Prétoire