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Coton : 20 milliards pour les crédits aux producteurs

Pour la campagne 2021 – 2022, le Mali va mobiliser 20 milliards de francs CFA pour garantir des crédits aux taux d’intérêt souples à 8 000 sociétés coopératives de producteurs de coton. L’accord-cadre de collaboration entre le ministère de l’Économie, le Fonds de garantie pour le Secteur privé, les acteurs du secteur cotonnier, les institutions bancaires et la CMDT a été signé le 22 avril dernier.

 

Après une campagne catastrophique, avec seulement 20% de la production moyenne, les cotonculteurs maliens s’apprêtent à regagner leurs champs. La campagne 2021 – 2022 s’annonce avec une lueur d’espoir. En plus de la hausse du prix d’achat au kilogramme du coton graine, à 280 francs CFA, l’État va garantir des crédits à 8 000 coopératives de producteurs de coton, pour un montant de 20 milliards de francs CFA. Ce soutien intervient dans le cadre du fonds Covid-19 octroyé au Fonds de garantie pour le Secteur privé (FGSP-SA) pour garantir des crédits bancaires en faveur des entreprises impactées, tant urbaines que rurales. Et, au regard des conséquences économiques de la crise sanitaire sur le secteur du coton, dont la production a chuté de 80% lors de la campagne écoulée, et de l’importance que ce secteur a dans l’économie nationale, le FGSP a décidé de cibler d’abord l’or blanc. « La mise en œuvre de cette dotation est ouverte à tous les secteurs d’activité. Néanmoins, il se trouve que le secteur du coton est particulièrement impacté. Et c’est un secteur qui compte beaucoup dans notre économie et qui génère des revenus pour plus de 4 millions de personnes directement. En outre, c’est un secteur qui en tire beaucoup d’autres. Par exemple, les unités de production d’huile dépendent de la graine de coton. Quand on continue dans la chaîne, on constate que l’élevage compte beaucoup sur le tourteau. Et ce dernier est issu du coton », explique Hamidou Dicko, responsable du département Études et financements au FGSP.

L’État ne va pas se contenter de remettre une enveloppe de 20 milliards aux sociétés de production cotonnière. Il va beaucoup tabler sur l’instrument garantie parce qu’il bénéficie de « l’effet multiplicateur » permettant au fond de se porter garant jusqu’à 5 fois 20 milliards de francs CFA. « Grâce à l’instrument garantie, qui permet de jouer sur l’effet multiplicateur, avec 20 milliards nous pouvons mobiliser auprès des banques jusqu’à 100 milliards de francs CFA. Cela conformément à notre politique d’appétence risque. Sinon, on peut aller même au-delà. On ne va pas allouer d’enveloppes sur les 20 milliards. Avec notre engagement avec les banques, nous devrions atteindre un financement entre 15 et 20 milliards de francs CFA en faveur du secteur coton dans le cadre de l’accord signé le 22 avril dernier », poursuit Hamidou Dicko.

Bénéfices

Avec les banques, le FGSP a négocié deux produits pour les cotonculteurs. Le premier porte sur le crédit résilience relance, remboursable sur deux campagnes cotonnières. Avec la crise, certains paysans ont été obligés de vendre leurs matériels de travail pour survivre. Leur demander de reprendre la culture du coton dans de telles conditions de précarité serait difficile.

« C’est le soutien avant la reprise. Ce crédit est destiné non seulement à prendre en charge les frais liés à la réparation des matériels, à l’achat de nourriture pour les bœufs de labour et au carburant pour les matériels motorisés, mais aussi à couvrir les besoins des familles des cotonculteurs, y compris la nourriture et les soins, afin qu’ils reprennent la culture du coton tranquillement », explique Hamidou Dicko.

Le second crédit s’appelle crédit d’équipement et de rééquipement et est remboursable sur 2 à 5 ans. C’est un crédit destiné à renforcer les équipements des cotonculteurs pour atteindre l’objectif de rendement à l’hectare. Les banques sont réticentes à financer ce genre d’activités, qui peuvent être risquées. En outre, les producteurs ont de la peine à apporter les garanties exigées par la banque. Ils n’ont souvent ni titre foncier, ni immeuble à gager. « Notre rôle, c’est d’apporter cette assurance, en nous portant garants qu’en cas de problème nous paierons. Et les banques accorderons des crédits à des conditions souples parce qu’on les a poussées à réduire leurs taux d’intérêt par rapport aux taux habituellement appliqués pour les mêmes types de crédit », conclut le responsable du département Études et financements au FGSP.

Boubacar Diallo

Source : Journal du Mali

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