Henri Konan Bédié a limogé de la direction de son parti plusieurs cadres pro-RHDP, dont le vice-président de la République Daniel Kablan Duncan. Ce ménage au sein du collège des vice-présidents du PDCI intervient après la création par ses cadres d’un mouvement dissident qui milite contre le divorce de leur parti avec la majorité au pouvoir menée par le président Alassane Ouattara. En août dernier Henri Konan Bédié avait fait exploser la coalition au pouvoir depuis 2010, une décision qui avait provoqué des dissensions au sein de l’ancien parti unique.
La guerre était larvée, elle est désormais ouverte entre Henri Konan Bédié et Daniel Kablan Duncan. Le vice-président de la République a perdu sa place de vice-président chargé de la coordination des activités des vice-présidents du PDCI. Et il n’est pas le seul à s’être attiré les foudres du Sphinx de Daoukro. C’est le cas de l’inspecteur général d’Etat Théophile Ahoua N’Doli, du secrétaire général de la présidence Patrick Achi et des ministres Jean-Claude Kouassi, Aka Aouélé et François Albert Amichia.
Tous ces limogés du collège des vice-présidents de l’ancien parti unique sont les initiateurs d’un mouvement dissident pro-RHDP lancé le 17 décembre et nommé « PDCI Renaissance ».
Et c’est bien ça la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, comme l’a expliqué vendredi lors d’une conférence de presse Maurice Kakou Guikahoué, le secrétaire exécutif du PDCI : « Le congrès s’est réuni et a pris des décisions : on a quitté le RHDP sous toutes ses formes; quand on est un militant discipliné on rentre dans le rang, quand tu fais autre chose c’est que tu désobéis au président. Tu ne peux pas être son collaborateur et ramer à contre-courant de ce qu’il fait, donc le président Bédié prend ses responsabilités et il nomme des nouveaux collaborateurs, c’est ce qui a été fait. »
Si ces cadres ne sont pas exclus du bureau politique du PDCI, par ce ménage au sein de la direction de son parti, Henri Konan Bédié resserre les rangs. Les nouveaux vice-présidents nommés tels que Gaston Ouassenan Koné et Emile Constant Bombet sont en effet des irréductibles anti-RHDP.
rfi