Ce filet de sécurité est aujourd’hui menacé par les pertes d’emplois dans le secteur des services, éminemment tributaire des travailleurs migrants, et par la fermeture des agences de transfert d’argent, considérées comme des entreprises non essentielles, déplorent des experts de la Banque mondiale qui plaident pour que les transferts de fonds des migrants soient préservés.
En Afrique de l’Ouest, les fonds envoyés par la diaspora représentent 5 à 10℅ du PIB des États comme le Sénégal, la République Démocratique du Congo et le Mali. C’est plus que l’aide publique au développement allouée à ces pays. Des études récentes alertent sur l’impact que pourrait avoir le ralentissement de l’économie mondiale sur les pays à revenus faibles, dépendants de l’exportation de métaux et matières premières, affectés par la crise du coronavirus.
Au Mali, où le flux des transferts des migrants est estimé à plus 500 milliards de FCFA, le confinement en cours dans plusieurs pays européens et africains est un coup dur. Beaucoup de ménages dépendant de l’argent des migrants pour leur alimentation et soins de santé.
Outre le chômage de plusieurs migrants suite à l’arrêt de nombreux secteurs d’activités dans lesquels ils évoluent, la fermeture des agences de transferts comme services « non essentiels » rend difficile les envois d’argent.
Et les rares systèmes informels s’adaptent pour permettre à un plus grand nombre de migrants de pouvoir envoyer quelque chose à leurs parents. L’argent est déposé auprès d’un particulier depuis le pays de résidence pour être récupéré à Bamako ou dans d’autres villes à travers un réseau local de transfert, appelé ici »fax », nous explique un habitant du cercle de Yélimané dans la région de Kayes.
Aly Bocoum
Source: Bamakonews