Le 24 mars dernier deux personnes ont été testés positifs à la maladie du coronavirus. Il s’agit d’une femme âgée d’une quarantaine d’année résidante à Bamako et d’un sexagénaire résidant à Kayes. A ces deux cas positifs, s’est ajouté hier deux autres cas portant à quatre le nombre de cas de Covid-19 dans le pays. Ces cas sont en partie importés suite à l’atterrissage d’un vol d’Air France à l’aéroport international Modibo Keïta, malgré l’interdiction des vols annoncés par les autorités. Les Maliens s’indignent.
Le Mali qui était resté jusqu’à cette date l’un des rares pays qui n’avait pas été touché par le virus. A l’annonce de cette nouvelle de contamination, certains n’ont pas digéré leur colère. Négligence et légèreté pour les uns, pour d’autres, c’est une déception.
Selon Moussa Bagayoko, imprimeur à Kalaban-coura, “d’une part c’est une négligence des autorités, vous savez bien que le monde est menacé par une pandémie. Au lieu de prendre les précautions nécessaires vous ouvrez l’aéroport à un vol provenant d’un pays touché. Pis au lieu de les mettre en quarantaine, on nous parle de cordon sanitaire. Ça s’appelle la négligence”.
Sur la question, Amadou Doumbia, fonctionnaire à la retraite, est formel, c’est une légèreté notoire de la part des autorités maliennes.
“C’est une insouciance de nos autorités, comment des responsables peuvent agir ainsi ? Sachant bien que vous n’avez aucun moyen sanitaire de lutter contre l’épidémie”, se demande-t-il.
Pour Aoua Kouma, ménagère, il faut s’en remettre à Dieu et respecter les mesures d’hygiène afin de pouvoir éviter que le virus ne se propage et au cas minimiser le dégât.
“Franchement encore une fois de plus nos autorités ont montré leur limite, et c’est vraiment déplorable. Sans être un oiseau de mauvais augures, si l’épidémie se propage ça risque de causer des dégâts connaissant le comportement de la population. Parce que le Malien ne pourra jamais respecter les mesures de prévention que le gouvernement a dicté”, a déploré Baba Coulibaly, étudiant à l’université de Bamako.
“Je ne suis pas du tout surpris de l’arrivé de cette épidémie dans le pays. Puisque les autorités ont accepté l’atterrissage des vols venus des pays touchés. Et nous voilà dans le pire comme la souligné le locateur de l’OMS dans un discours prononcé que nos autorités devraient tenir en compte depuis. Nous sommes vraiment face au pire maintenant. Je crains pour une propagation de cette pandémie. En vrai dire, dans cette guerre il faut que nous conjuguons nos efforts. Ce n’est pas l’affaire des seules services sanitaires, mais de nous tous plutôt”, indique Adama Doumbia, Taximan.
“Ce qui est sûr, le Mali est foutu à jamais. Le monde connait la gravité de cette pandémie. Nous sommes face à une situation où nous ne pouvons pas le contrôler. Je me demande si nos médecins sont bien formés pour y faire face à cette pandémie. Mais chacun à un rôle à jouer dans cette lutte. Nous devons faire un bloc commun pour empêcher la propagation de ce virus au Mali. En plus si jamais l’Etat nous demande de rester à la maison, il va falloir suspendre certaines choses telles que le paiement des factures d’eau, d’électricité, etc. La plupart des maliens ne travaillent pas. Et comment se prémunir de cette maladie étant donné qu’on n’a pas le moyen pour nourrir sa famille”, a déclaré Ousmane Diarra, chef de famille.
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