MADRID- L’Afrique représente moins de 4% du total mondial des émissions de carbone, mais le continent est le plus vulnérable en termes d’impact du changement climatique, indique l’ONU, alors qu’avant la réunion des Nations unies qui se tient actuellement à Madrid, (COP25), les scientifiques ont averti que le monde devait réduire les émissions de carbone – cinq fois plus que ce qui avait été promis – si nous voulions éviter un changement climatique aux effets dévastateurs.
Alors que la plupart des pays du monde s’efforcent à réduire considérablement leur empreinte carbone, dans nombre de pays d’Afrique il s’agit plutôt de trouver des moyens de faire face au nombre croissant de catastrophes liées au climat et de parvenir à un développement économique avec un minimum d’émissions de carbone. Ces deux objectifs nécessitent des fonds énormes .
“Les Africains ne sont pas responsables du début de l’histoire dans la crise climatique, mais ils vont avoir un grand impact sur la manière dont elle va se terminer”, dit Mohamed Adow, dirigeant du think tank Power shift Africa et vétéran des négociations climatiques à l’ONU.
Avant la réunion des Nations unies qui se tient actuellement à Madrid, (COP25), les scientifiques avaient averti que le monde devait réduire les émissions de carbone – cinq fois plus que ce qui avait été promis – si nous voulions éviter un changement climatique aux effets dévastateurs.
Les différents blocs de négociations présents au sommet de l’Onu à Madrid ont leurs propres priorités en fonction de leur situation. Ainsi, la nécessité pour l’Afrique de s’adapter aux phénomènes météorologiques extrêmes, dont beaucoup sont liés aux impacts du changement climatique, devient de plus en plus urgente, selon les experts, qui citent des exemples récents de cyclones, d’inondations et de graves sécheresses.
“La santé, les moyens d’existence et la sécurité alimentaire des populations africaines ont été affectés par le changement climatique”, a déclaré le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, l’organe des Nations unies sur la science du climat, dans son cinquième rapport d’évaluation, li y’ a environ cinq ans.
Le rapport indique que la production de blé et de mais dans certaines parties de l’Afrique a déjà été affectée par le changement climatique, de même que la productivité des pêcheurs des Grands Lacs et du lac Kariba sur la frontière Zambie-Zimbabwe et des arbres fruitiers dans le Sahel.
Plus d’une demi décennie depuis la publication du rapport, les climatologues affirment que les effets se sont intensifiés et sont devenus plus fréquents. “Aucun continent ne sera frappé aussi durement par les effets du changement climatique que l’Afrique”, a déclaré le Programme des Nations unies pour l’environnement dans un rapport. “Compte tenu de sa position géographique, le continent sera particulièrement vulnérable”, a-t-il déclaré.
— Réduire les émissions carbone pour prévenir un réchauffement dangereux —
Les négociateurs africains à la COP25 insistent pour que les fonds s’adaptent à l’impact du changement climatique, tout en exigeant que les principaux émetteurs de carbone réduisent considérablement leurs émissions pour prévenir un réchauffement dangereux.
Parmi les principaux points de discussions à la réunion de Madrid, les contributions déterminées au niveau national (NDCs). Selon l’accord de Paris, les pays doivent présenter d’ici 2020 et la COP26 à Glasgow leur plan national pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
L’objectif global fixé par l’Accord de Paris : des réductions permettant de rester entre +1,5 et +2 degrés Celsius. Pour le moment, les efforts sont insuffisants. Seuls 67 pays ont rejoint l’Alliance Ambition Climatique, lancée par le Chili lors du sommet de l’ONU pour le climat en septembre dernier.
Cet organisme regroupe les pays qui acceptent de relever leurs ambitions pour 2020 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Il y’a aussi la question du financement: les pays développés s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en voies de développement à partir de 2020. Un rapport de l’OCDE montre que, tous versements confondus, un maximum a été atteint en 2017 avec un montant total de 71,2 milliards de dollars.
En plus de faire respecter ce montant global, les pays en voie de développement s’attellent à assurer le financement du Fonds Vert. Créé il y a 10 ans lors de la COP15 et officiellement lancé en 2011 lors de la COP17 de Durban, ce fonds est devenu depuis la COP21 le véritable organe de financement de l’Accord de Paris. Il devait être pourvu de 10 milliards de dollars. Réunis en octobre dernier, les pays membres ont promis d’y contribuer à hauteur de 9,8 milliards de dollars pour la période 2020-2023, et ce, malgré le départ des Etats-Unis.
Figure aussi la question du marché du carbone: Il s’agit du mécanisme d’échange d’émissions, autrement dit ceux qui polluent moins peuvent “vendre” leur excédent à ceux qui polluent plus. C’est un sujet épineux, qui avait bloqué les discussions pendant des heures lors de la COP précédente. A tel point qu’il avait été repoussé à cette année.
Il s’agit du dernier volet des règles d’application de l’Accord de Paris à adopter.
A propos de perte et dommages, le Mécanisme international de Varsovie, un forum spécial créé il y’a six ans pour traiter de l’idée des pertes et des dommages, est en cours de révision à la COP25 et les pays en développement veulent qu’il soit correctement financé dans le cadre des Nations Unies sur le climat.
La COP25, à laquelle prennent part des délégations de 196 pays, vise surtout à finaliser les préparatifs pour appuyer l’Accord de Paris de 2015 sur le climat et continuer de relever le niveau d’ambition en prévision de l’élaboration des plans d’action nationaux contre les changements climatiques à l’approche de la phase cruciale de mise en œuvre en 2020.
L’Algérie, représentée au Sommet COP25 par la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatima-Zohra Zerouati, a ratifié l’ensemble des accords internationaux visant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre et la lutte contre le réchauffement climatique.
L’Algérie a ratifié l’Accord de Paris sur le climat (COP21) en 2015 dans le but de contribuer à réduire la hausse de la température mondiale, par rapport à la période préindustrielle, de 2 degrés Celsius à la fin du siècle.
Les efforts de l’Algérie dans la lutte contre le changement climatique ont été récemment salués par le Coordonnateur résident du système des Nations Unies en Algérie, Eric Overvest.
APS