Le contrôle physique des agents de l’Etat, s’il était bien mené, devrait permettre d’avoir une basée de donnée plus fiable au niveau des ressources humaines de l’Etat, et de mieux contrôler les dépenses publiques liées aux salaires des fonctionnaires. Malheureusement, cette activité, si importante, est mal organisée. Ce qui risque de jouer sur l’objectif final.
Démarré il y a quelques jours, le contrôle physique des agents de l’Etat, risque d’être un échec, faute d’une mauvaise organisation. D’abord, les agents de contrôle : Ceux-ci doivent remplir, convenablement leur mission sans état d’âme si on sait qu’au Mali, tout se négocie. Par exemple, au niveau de certaines structures, certains cadres arrivent à convaincre l’agent de contrôle du cahier d’arrivée et de départ, de mentionner des heures « convenues ».
Ensuite, le moment choisi pour faire le contrôle : Le contrôle a lieu au moment où l’UNTM menace d’aller en grève. Hasard de calendrier ou choix délibéré ? Toujours est-il que cela risque de perturber le contrôle. Les négociations entre la centrale syndicale UNTM et le gouvernement, se sont poursuivies jusqu’à samedi. Sans qu’il n’y ait accord global. La centrale menace donc d’aller en grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire national. Cette grève qui se profile à l’horizon, sauf par extraordinaire, semble inévitable eu égard à la rigidité du gouvernement sur ses positions. Quel sera le comportement des agents de l’Etat, chargés du contrôle enclenché ? Vont-ils boycotter leur travail ou joueront-ils franc jeu ?
De toutes les manières, l’un (la grève ou le contrôle) risque de jouer sur l’autre. A cause du contrôle, le paiement de salaire se fait par « billetage ». Ce qui oblige la présence physique de l’agent. Mais, depuis le démarrage du contrôle, c’est la grande bousculade. Du coup, les agents de contrôle sont débordés. Ce qui peut engendrer certaines mauvaises manœuvres. Et fausser les jeux.
Tièmoko Traoré