L’heure est critique ; il faudra faire prévaloir l’esprit patriotique et éthique sur les considérations personnelles, partisanes, et égoïstes. Cette année, nous pouvons et devons compter sur nous-mêmes pour insuffler les valeurs morales à la gestion du pays et particulièrement à l’organisation de l’élection présidentielle prochaine. C’est probablement la dernière chance pour le Mali ou le chaos.
La majeure partie de nos responsables politiques ont, au fond, une âme de bureaucrates, ils préfèrent proposer des catalogues pour démontrer l’ampleur de leurs connaissances du Mali et de ses maux. Ils sont élaborés comme des moyens d’attraits de l’électorat en proposant à chacun quelque chose qu’il souhaite.
Malheureusement, l’expérience nous a démontré que la mise en œuvre a toujours posé problème.
Le peuple a tout compris. Quel que soit le futur locataire de Koulouba, sa réussite dépendra fortement des actions suivantes :
– Construire une équipe gouvernementale soudée,
– Impulser un bon rythme au changement,
– Insuffler l’âme du changement au sommet,
– Expliquer le changement,
– Gérer la résistance et souvent l’hostilité des partenaires.
Toute action contraire, entraînera le syndrome de l’échec programmé.
Construire une équipe gouvernementale bien soudée :
Il est bien connu que c’est principalement en période de turbulence que la confiance que nous inspire un individu devient le principal moteur de notre relation avec lui. Or, pour inspirer la confiance, il faut bien se connaître pour être plus à même de bien connaître les autres et savoir ce qui les inspire.
Toutes les équipes ont un jour des désaccords. Une équipe de plus de vingt (20) ministres ne se gèrent pas aisément. Une fausse notion d’unité ne doit pas obscurcir les divergences d’opinions et empêcher les gens d’exprimer leurs soucis. Mieux vaut regarder en face les difficultés et chercher des terrains d’entente.
La force d’une vraie équipe gouvernementale n’est pas l’absence de conflits, mais un esprit de réconciliation. Ceux qui construisent/redressent le Mali doivent surmonter des difficultés financières et morales, des divergences d’opinion et des préjugés de partis politiques et de génération politique. Ils réussiront à le faire à grâce à l’esprit de réconciliation et d’équipe.
Insuffler l’âme du changement au sommet :
Le sommet, c’est, dans les institutions, et dans les cas usuels, le gouvernement, qui choisit les responsables jugés comme les plus aptes pour conduire l’action gouvernementale.
Si les responsables sont non seulement acquis au changement, mais aussi savent changer, ils communiqueront leur style de savoir-faire et les changements associés, tout au long de la ligne hiérarchique. Et naturellement, le changement se répercutera du haut vers le bas. Si, au contraire, les responsables maintenus en place ou qui seront nouvellement nommés ne savent pas changer parce que leurs schémas mentaux les empêchent d’imaginer un ordre différent des choses, il ne se passera rien de significatif.
Impulser un bon rythme au changement :
Il s’agit de cadencer le changement de sorte que le bienfait du changement l’emporte sur sa douleur. Et ce, dans un délai acceptable. On peut comparer le rythme à impulser au changement à la charge nécessaire à la fusée pour mettre en orbite un satellite, trop faible : la fusée s’écrase, trop forte : la fusée s’évanouit dans les étoiles.
Expliquer le changement :
Le citoyen lambda, se verra commenter d’où il vient, pourquoi il est arrivé là et où on compte l’emmener. A défaut, il va rester longtemps inquiet, parce qu’ignorant de l’histoire qui semble se jouer contre lui et de l’endroit où veulent la conduire “les nouveaux maîtres”. Tenir le langage de la vérité et annoncer d’emblée les décisions difficiles est incontournable.
Gérer la résistance et souvent l’hostilité des partenaires:
Pour cela les, Maliens doivent être unis, solidaires pour contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs.
La situation sociopolitique fait qu’aujourd’hui la future équipe doit travailler en s’appuyant sur son imagination pour lever les obstacles. Le changement sera plus facile à introduire si la future équipe gouvernementale est en situation de faible opposition politique et/ou syndicale. Dans le cas contraire, le futur Premier ministre devra gagner un minimum de confiance, par son comportement au quotidien, puis, se lancer dans des négociations.
Dr Aly dit Agali Wele
Président de Visa pour un développement intégré (VID)
Source: Aujourd’hui-Mal