La 14e session du Conseil national de la sécurité alimentaire s’est tenue, hier jeudi, à l’Hôtel Radisson Bleu de Bamako, dont l’ouverture des travaux était présidée par le ministre directeur de Cabinet à la Primature, Mahamadou MANGASSOUBA, représentant le Premier ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA, chef du Gouvernement.
La cérémonie d’ouverture des travaux de ladite session s’est déroulée en présence des ministres de la Solidarité et de l’action humanitaire, Hamadoun KONATÉ ; de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, KEITA Aida M’BO ; du ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim TOURÉ ; de la représentante de la FAO, Fatouma Seid, ainsi que des Gouverneurs de Région et de plusieurs autres personnalités.
Au cours de cette session, les membres du Conseil national de la sécurité alimentaire ont fait une revue de l’état de mise en œuvre des recommandations de la 13e session et du plan national de réponse de 2016.
Aussi, les participants ont-ils partagé les résultats de l’évaluation définitive du Système d’alerte précoce de la campagne agricole 2016-2017 et des résultats du cadre harmonisé ; du plan national de réponse de l’année en cours ; avant de suivre les exposés de l’ensemble des Gouverneurs de région sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans leurs localités respectives.
Après la présentation d’un flash sur la politique nationale de sécurité alimentaire dans notre pays, le chef de file des partenaires de la sécurité alimentaire a le long chemin qui a précédé la validation de cette politique qui a mobilisé les énergies et les ressources tant du Gouvernement que des PTF qu’ils sont.
C’est avec fierté légitime que Fatouma Seid s’est félicitée de la signature, en novembre 2015, du Protocole d’entente Etat-PTF pour la réforme du Dispositif national de sécurité alimentaire et nutritionnel et son lancement officiel en mars 2016 à Koulouba. Si la tâche à abattre pour mettre en route cette réforme était grande, elle n’a pas manqué de souligner le leadership avisé du ministre Commissaire à la Sécurité alimentaire ayant permis d’aboutir à ce résultat. Ce qui fait la disponibilité à ce jour de tous les textes régissant la réforme notamment le décret fixant le cadre institutionnel de gestion de la sécurité alimentaire, les décrets relatifs au Secrétariat technique et financier et au Système d’alerte précoce (SAP).
Autres résultats enregistrés : la validation des manuels de procédures administratives et financières, le Plan de contingence ; l’évaluation du Plan national de réponse 2015 et 2016 ainsi que la formulation de recommandations pertinentes visant à améliorer davantage ses performances.
Les partenaires se réjouissent également de la bonne campagne agricole, de 2016/2017, enregistrée par notre pays avec une très bonne production agricole de céréales estimée supérieure de 10 % à celle de l’année dernière 2015/2016 qui fut également bonne.
Ce succès, a tempéré la représentante résidente de la FAO, ne doit pas occulter la situation alimentaire précaire des populations des régions de Gao et de Ménaka ainsi que la situation agropastorale, pas très satisfaisante dans ces zones engendrées par le déficit pluviométrique ou des dégâts des déprédateurs pour les cultures pluviales et la forte crue pour le riz de submersion.
Cette année encore, les résultats du Cadre harmonisé font ressortir que 14 cercles seront en phase sous pression dans les régions de Kidal (cercles de Tin Essako), Gao (tous les cercles), Tombouctou (cercles de Tombouctou, Goundam, Gourma Rharous), Mopti (cercles de Youwarou, Ténenkou, Djenné) et Koulikoro (cercles de Nara, Kolokani, Kati) et 35 cercles et les six communes de Bamako en phase minimale. Le nombre de personnes en phase crise et plus (3 à 5) est d’environ 600 778 personnes. Celui en phase 2 est de 3 233 166 personnes, soit 16,89 % de la population analysée du pays.
Afin de répondre aux besoins spécifiques des populations en état d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le plan annuel de réponse est conçu chaque année pour permettre une planification des activités et aussi une coordination du suivi des actions de l’ensemble des acteurs impliqués dans les opérations d’assistance et d’appui.
Ainsi, c’est sur une population de plus de 3 millions de personnes que le plan annuel de réponse 2017 se focalisera en mettant en cohérence les actions conjointes de l’État et de ses partenaires.
De ce fait, Mme Fatouma Seid a rappelé le soutien des PTF à la poursuite de la mise en œuvre du Programme national de sécurité alimentaire et du Plan de réponse du gouvernement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle 2017 en lien avec la mise en œuvre des recommandations qui seront adoptées à l’issue des travaux de cette 14e session du Conseil national. Elle a enfin renouvelé au gouvernement du Mali, l’engagement des Partenaires techniques et financiers et leur disponibilité à l’accompagner dans le cadre d’une meilleure prise en charge de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables à travers le renforcement de la collaboration entre les différents acteurs impliqués dans la gestion du dispositif national de sécurité alimentaire modernisé, transparent, plus efficace et efficient.
Le représentant du Premier ministre dira que cette session se tient dans un contexte particulier : celui de l’insécurité au Nord et dans le centre du pays. Il a aussi rappelé l’importance de la rencontre dans la mesure où le Conseil national de sécurité alimentaire est un organe de gouvernance de crise alimentaire au Mali. Cette lutte doit être consacrée à la recherche de solutions pour renforcer la résilience des populations notamment dans les zones vulnérables. Pour cela, il est nécessaire, a insisté le ministre directeur de cabinet, d’accélérer la reforme du dispositif national avec comme vision stratégique le développement durable.
Pour lui, la mise en synergie des différentes interventions est autant indispensable que nécessaire afin d’adopter une démarche pluridisciplinaire. Parce que, constate, M. MANGASSOUBA, le Système d’alerte précoce a relevé que plus de 500 000 personnes en phase de crise auront besoin d’une assistance alimentaire alors que des actions de résilience doivent être apportées à certaines populations vulnérables, ainsi que la poursuite de l’assistance humanitaire aux plus démunis.
« Cela veut dire que nous devons être vigilants pour capitaliser les acquis, faire en sorte que tout ce qui est en mesure d’être fait, puisse l’être pour soulager les populations », a encouragé le représentant du PM. Si pour lui, la sécurité alimentaire doit être perçue aujourd’hui comme un élément de la sécurité globale, il a donné l’assurance que le gouvernement, pour sa part, poursuivra ses efforts pour la mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre des réformes du dispositif national de sécurité alimentaire. Il a enfin salué l’engagement des PTF dont l’accompagnement a permis à notre pays de franchir des étapes difficiles sur le plan alimentaire et nutritionnel.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin