Pour des raisons de négligence de la restauration de leur quartier, les jeunes de Koulouba appuyés par leurs autorités traditionnelles ont manifesté leur ras-le-bol le mercredi 03 septembre en mettant des barricades sur la voie du palais présidentiel avec comme seul objectif, empêcher le conseil des Ministres. Après quelques heures de révolte, ces braves jeunes ont sursi à leur lutte. Selon l’un des manifestants, par crainte d’avoir des ennuis avec sa hiérarchie, le gouverneur du District de Bamako à qui le dossier est récemment confié par le Premier ministre leur a demandé d’observer un délai d’une semaine.
Koulouba, depuis sa création à nos jours, compte plus de 24.000 habitants, malgré son statut de quartier présidentiel, il demeure encore toujours une vraie bidonville, non lotie depuis le temps du Président feu Modibo Kéïta. Il ne compte qu’une seule et unique voie qui le traverse jusqu’à N’tomikorobougou.
Cette situation constitue un véritable calvaire pour les populations vivant en communauté. Pour faute de route, les femmes en situation d’accouchement sont transportées dans des chaises ou charrettes au centre de Santé. Très souvent, nombreuses sont celles qui accouchent en cours de route. Pour les malades dont le cas est critique, ils sont également portés au dos par des personnes robustes et à tour de rôle jusqu’au bord de la route. De même, le transport des corps au cimetière demeure un véritable parcours de combattant. C’est pour souligner l’utilisation de ces mêmes pratiques archaïques et pitoyables. A cela s’ajoute la
détérioration des tombeaux par des personnes malintentionnées, animées d’esprit satanique qui déterrent les corps en vue de s’emparer des pièces humaines. Pas plus qu’une semaine, un corps a été déterré puis amputé d’un membre antérieur. Avant-hier, un autre corps fut déterré pour des raisons inconnues. Tout simplement, aucune possibilité de réaliser des infrastructures à cause de la négligence des autorités communales. C’est dans cette foulée que le cimetière de Koulouba n’a pas pu bénéficier d’une clôture.
En vue de mettre fin à cette vie d’enfer, la jeunesse de Koulouba avec la bénédiction des anciens ont décidé de s’organiser pour lutter en faveur de leur communauté en conformité avec les textes juridiques du Mali. Après avoir mené plusieurs démarches administratives sans succès, ces jeunes ont saisi la primature par écrit ainsi que d’autres départements ministériels. C’est ainsi qu’ils ont été reçus par le gouverneur du district de Bamako qui leur avait donné l’assurance en ce qui concerne le démarrage des travaux très bientôt. Mais ces paroles semblent être des discours politiques qui n’ont donné aucune suite. Entre temps, c’est la population qui continue à souffrir.
C’est pourquoi, cette jeunesse de Koulouba se dit prête à mourir pour la construction de leur communauté. Pour ce faire, ils ont mis des barricades sur la voie du palais présidentiel ayant comme seul objectif, l’empêchement du conseil des Ministres. Une façon d’attirer l’attention du Président de la République sur leurs conditions de vie. Après quelques heures de révolte, cette décision de rébellion a été circonscrite.
Selon l’un des manifestants, le gouverneur du District par peur d’avoir des ennuis avec sa hiérarchie s’est rapidement rendu sur les lieux en vue de faire taire la colère de la population, tout en leur demandant d’observer un délai d’une semaine. Mais hélas, ce délai était le mercredi dernier 10 septembre et le gouverneur n’a pas remué sa langue.
Alors, une autre révolte est en vue si les autorités ne réagissent pas d’ici le prochain conseil des Ministres.
Il est alors opportun pour nos autorités de savoir qu’elles sont élues par les populations et doivent agir pour l’intérêt général de ces mêmes populations. A suivre donc !
Mamadou BALLO