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Conflit centrafricain : Le Maroc avance sur un terrain très sensible

Après le Mali, cap sur la Centrafrique. Le Maroc se voit ainsi offrir une autre occasion pour consolider sa présence sur le continent, bien qu’il ne soit pas membre de l’Union africaine. Sauf que les troubles confessionnels à Bangui et ses alentours n’ont aucun lien avec la guerre contre les groupes extrémistes qui occupaient le nord du Mali. En Centrafrique, les militaires marocains sont sur un terrain miné.

mohamed 6 roi maroc

La situation très tendue qui prévaut en Centrafrique était, hier, au cœur d’un entretien téléphonique entre le roi Mohammed VI et le président François Hollande. Ces discussions interviennent vingt-quatre heures après l’arrivée à Bangui de 250 soldats marocains.

Une présence à même de rassurer la communauté musulmane dans cette république, en partie hostile au déploiement de troupes françaises, accusées de prendre le parti de la majorité chrétienne. La mort, dimanche 22 décembre, de trois combattants de la milice de la Seleka (musulmane) par des tirs de l’armée française a davantage accentué la colère des musulmans.

Beaucoup de travail en perspective

Le roi Mohammed VI a affirmé au président français, selon un communiqué du cabinet royal, que « fort de ses relations historiques avec l’ensemble des composantes confessionnelles et politiques de la RCA, le royaume du Maroc entend contribuer activement aux efforts mis en œuvre pour rétablir la paix et l’ordre public dans ce pays frère et faire cesser la spirale d’attaques et représailles violentes à caractère confessionnel, qui visent la population et notamment la communauté musulmane, ce qui constitue un développement hautement préoccupant et particulièrement inhabituel pour le continent Africain ».

Dans ce contexte mouvementé, Rabat se voit offrir un rôle à jouer en vue de la pacification d’un pays membre de l’Union africaine. Le Maroc a des atouts en main qui pourraient l’aider à accomplir cette mission : une proximité avec les musulmans et une bonne entente avec le gouvernement centrafricain, sachant que celui-ci ne reconnaît pas la RASD. La France en est d’ailleurs consciente. Elle souhaite une implication forte de la partie marocaine dans la résolution de cette crise.

Sauf que cette fois, les choses s’annoncent plus difficiles que le cas malien. Les troupes marocaines se trouvent sur un terrain miné, du coup ils doivent agir avec prudence. En effet, tout engagement au côté de la minorité musulmane serait préjudiciable à la présence des membres des FAR et ne ferait que de donner des arguments à certains chrétiens méfiants par rapport à la participation de casques bleus musulmans dans leurs pays.

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