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Conflit au Yémen: Kerry va discuter avec l’Arabie saoudite d’une pause humanitaire

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est à Ryad mercredi soir pour discuter avec l’Arabie saoudite d’une éventuelle “pause” dans les opérations militaires au Yémen afin de faciliter l’arrivée d’aide humanitaire.

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Le chef de la diplomatie américaine a fait cette annonce à Djibouti, où il bouclait une tournée en Afrique de l’Est, avant de s’envoler pour la capitale saoudienne où il rencontrait dans la soirée le nouveau prince héritier Mohammed ben Nayef.

“Nous allons discuter de la nature de la pause et comment elle pourrait être mise en oeuvre”, a déclaré le ministre américain devant la presse à Djibouti, exprimant “l’extrême préoccupation” des Etats-Unis devant “la situation humanitaire au Yémen”.

“Je suis convaincu de leur volonté de mettre en oeuvre une pause”, a ajouté John Kerry à propos des Saoudiens, proches alliés des Etats-Unis et fers de lance d’une coalition arabe combattant au Yémen des rebelles chiites Houthis soutenus par l’Iran.

Le secrétaire d’Etat a précisé avoir déjà évoqué cette semaine cette “pause humanitaire” avec son nouvel homologue saoudien Adel al-Jubeir. Il en a aussi parlé avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, a confié un diplomate américain.

“Pour l’instant, la crise immédiate est humanitaire”, a martelé M. Kerry, annonçant une enveloppe de 68 millions de dollars d’assistance destinée aux organisations humanitaires au Yémen.

Vingt-deux d’entre elles ont d’ailleurs averti qu’elles risquaient de cesser leur aide d?urgence si les voies terrestres, maritimes et aériennes n’étaient pas immédiatement rouvertes pour permettre un approvisionnement en fuel.

L’ONG Oxfam a ainsi exigé “une cessation immédiate et permanente du conflit”.

Lundi, Ryad avait dit envisager des trêves ponctuelles dans certaines zones du Yémen pour permettre l’acheminement de l’aide.

Mais les Houthis, qui ont conquis de vastes territoires depuis leur entrée dans la capitale Sanaa en septembre 2014 et poussé le président yéménite à l’exil, n’y semblent pas disposés.

Ils sont parvenus mercredi à frapper directement l’Arabie saoudite, tuant cinq personnes dans un bombardement sur la ville frontalière de Najrane. Ryad affirme pourtant que la menace contre son territoire n’a plus cours, après six semaines de raids aériens au Yémen.

La frontière entre les deux pays est le théâtre d’échanges de tirs sporadiques depuis le début de la campagne aérienne de la coalition, fin mars. Douze soldats et gardes-frontières saoudiens sont morts dans ces échanges de tirs et il y a eu au moins une tentative d’incursion de Houthis à la frontière au cours de laquelle des “dizaines de rebelles” ont été tués, selon Ryad.

– 32 civils tués à Aden –

Confrontés au conflit et à ses conséquences humanitaires, de plus en plus de civils veulent fuir le Yémen, en dépit des risques. A Aden, 32 civils ont été tués et 67 blessés mercredi par des tirs d’obus alors qu’ils tentaient de fuire les combats par la mer.

Djibouti, en face du Yémen, joue un rôle clé dans la crise humanitaire chez son voisin en accueillant depuis trois mois des milliers de réfugiés.

John Kerry a ainsi “remercié” ce petit pays ultra-stratégique de la Corne de l’Afrique, au bord du détroit de Bab al-Mandeb, notamment pour l’accueil et le transit d’un demi-millier d’Américano-Yéménites ayant fui le Yémen avec leurs familles.

M. Kerry a aussi remercié Djibouti pour sa participation militaire à la lutte contre les shebab en Somalie voisine.

“Djibouti est en première ligne dans les efforts contre le terrorisme”, s’est félicité le secrétaire d’Etat. Il a promis que les Etats-Unis “continueraient à collaborer étroitement avec le gouvernement de Djibouti sur les stratégies de contre-terrorisme pour toute l’Afrique de l’Est et la péninsule arabique”.

Ex-colonie française, Djibouti abrite plusieurs bases militaires étrangères, dont la seule base américaine en Afrique, d’où partent notamment des drones utilisés en Somalie contre les islamistes shebab.

Il participe même directement à la lutte contre les shebab, en fournissant un contingent à la force de l’Union africaine déployée en Somalie pour combattre les islamistes aux côtés de l’embryon d’armée somalienne.

Djibouti en a déjà subi les conséquences, victime en 2014 d’un attentat ayant fait un mort, revendiqué par les islamistes somaliens, à la tête d’une insurrection armée dans leur pays depuis 2007.

Après l’Arabie saoudite, John Kerry sera à Paris jeudi soir, où il s’entretiendra avec ses homologues des pays du Golfe et participera aux célébrations du 70e anniversaire de la victoire des Alliés du 8 mai 1945

 

Source: lalibre.be

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