L’Union Nationale des Travailleurs du Mali, UNTM, décide de ne pas participer à la Conférence Nationale sur le dialogue social. Initiée par le gouvernement, cette conférence se tiendra les 15 et 16 janvier prochains. Cette décision de l’UNTM fait suite à la non-satisfaction des doléances du syndicat auprès du gouvernement. Dans son communiqué, l’’UNTM demande, entre autres, l’augmentation des salaires et le rallongement de l’âge à la retraite.
Le cahier de doléances de la centrale syndicale UNTM se présente en 12 points. Déposées sur la table du gouvernement au mois de mai dernier, ces doléances sont principalement relatives au rallongement de l’âge à la retraite des fonctionnaires et l’augmentation de la grille salariale.
«Vu le conteste difficile du pays, l’UNTM a jugé utile de ne pas faire accompagner le cahier de doléances d’un préavis de grève », nous explique un responsable de l’UNTM.
Selon un autre responsable de la centrale syndicale, une commission de conciliation a été mise en place après les élections présidentielles. L’objectif: trouver un compromis favorable aux deux parties.
Toutefois deux mois après, cette commission et le syndicat n’ont pas pu harmoniser leurs positions. Le vendredi dernier, dans un communiqué l’Union Nationale des Travailleurs du Mali annonce l’échec des négociations et affirme vouloir observer une cessation de travail. «Nous projetons également de boycotter la conférence nationale initiée par le gouvernement pour le mois prochain », renchérissent les responsables de l’UNTM.
Ces différentes annonces interviennent dans un contexte social tendu. Les marches sont de plus en plus fréquentes. Elles sont interdites ou réprimées par les autorités. Rappelons aussi que lors de la dernière conférence nationale sur le nouveau recoupage administratif, certains partis de l’opposition ont refusé d’y participer.
Cette annonce de boycott de la conférence nationale par l’UNTM intervient alors que le climat social est très tendu entre le gouvernement et d’autres organisations de la société civile. Les associations de défense des droits de l’Homme veulent attaquer en justice l’arrêté du gouverneur de Bamako interdisant toute manifestation. Celles-ci devraient marcher ce mardi contre la Loi d’entente nationale adoptée par les autorités. Elles estiment que cette décision du gouverneur du district est une « atteinte à la liberté de manifestation prévue dans la Constitution malienne ».
Me Moctar Mariko est le président de l’AMDH et porte-parole des 51organisations de défense des droits humains et d’associations des victimes de la crise de 2012 :
Source: studiotamani