Du mercredi 18 au samedi 21 avril s’est tenue au siège de la Cour Suprême du Mali, la Conférence Internationale de la Cour de Justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette année le thème retenu est : « protection des droits de l’homme, facteur d’instauration de la paix en Afrique de l’Ouest ». La cérémonie d’ouverture des travaux était placée sous la présidence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, Chef de Gouvernement.
La cérémonie d’ouverture de cette Conférence Internationale de la Cour de Justice de la Communauté CEDEAO a enregistré la présence de nombreuses personnalités, notamment : des présidents d’institutions de la République du Mali, des membres du Gouvernement, le président du Parlement de la CEDEAO Moustapha Cissé Lo et des partenaires de cette Cour.
Le président de la Cour de Justice de la CEDEAO, Gérôme Traoré dans son intervention dira que le choix porté sur le Mali pour abriter cette conférence internationale n’est pas fortuit. Il repose sur trois faits majeurs.
Le premier est historique. Selon lui en 1236, il était proclamé sur cette terre mandingue, la première déclaration des droits de l’homme en Afrique, connue sous le nom de la Charte du Mandé ou encore Charte de Kouroukan Fouga.
Le deuxième relève du fait que, c’est en terre malienne, plus précisément le 30 janvier 2001, que les premiers juges de la Cour de Justice de la Communauté CEDEAO ont prêté serment devant le président de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements d’alors.
Enfin le troisième fait se justifie par l’assurance donnée par un digne fils du Mali, l’Honorable Juge Hamèye Founé Mahalmadane, Doyen de la Cour sur l’hospitalité malienne.
« Nous sommes triplement fiers et heureux d’être en terre Malienne pour tenir non seulement la conférence internationale mais également l’audience délocalisée de la Cour » a dit le président Traoré.
Par rapport à l’audience délocalisée, il expliquera qu’au cours de celle là, la Cour rendra des décisions et entendra des parties dans dix-neuf dossiers de cas de violations supposées des droits de l’homme.
Le choix du thème : « protection des droits de l’homme, facteur d’instauration de la paix en Afrique de l’Ouest », s’explique selon le président de la Cour de Justice de la CEDEAO par rapport à l’actualité dans notre sous-région, marquée par une remise en cause de la paix, de la sécurité mais aussi des droits de l’homme.
« La paix et la sécurité en Afrique de l’ouest sont aujourd’hui menacées par divers groupes terroristes qui sèment la terreur et la désolation dans nos familles avec le lot de victimes civiles et militaires qu’ils provoquent » a déclaré M. Traoré
Quant au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, il dira que la Cour de justice de la Communauté CEDEAO est une réalisation unique qui honore l’Afrique de l’Ouest, au moins à deux titres.
D’abord le mandat relatif aux droits de l’homme qui constitue le pilier des fonctions judiciaires de la Cour de Justice de la Communauté CEDEAO.
Et à cause de la caractéristique la plus distinctive de son mandat. Selon le PM Maïga cette Cour est l’épuisement des recours internes par les victimes de la violation des droits de l’homme.
Selon Soumeylou Boubèye Maïga, ce qui a fonction unique des membres de la Cour est qu’ils travaillent avec passion aux services des 350 millions de citoyens vivant en Afrique de l’Ouest, appartenant aux nations ayant ratifié la charte africaine des Droits de l’homme et des peuples et les instruments juridiques fondamentaux relatifs aux droits de l’homme.
Pour lui la Cour de Justice de la Communauté CEDEAO est et demeure un repère majeur pour les citoyens ouest-africains. Et que cette situation ne doit pas masquer cependant les nombreux défis qui restent à relever. De ces défis, il a évoqué celui de la relation entre la souveraineté juridique des Etats et l’indépendance de la Cour dont les décisions sont exécutoires sur le territoire des Etats membres.
Le deuxième défi est celui de menaces croissantes auxquelles notre époque nous confronte, et qui nous infligent à inventer des équilibres légaux et politiques pour que soit garanti le respect des droits de l’homme. Et le troisième défi évoqué par lui est celui d’un monde qui nous bouscule qui est l’émergence de certaines remises en cause, des phénomènes contemporains dont nous n’avons pas pris toute la mesure, mais qui demain viendront percuter notre ordre juridique.
Le PM a terminé ses propos par un mot d’espoir et a déclaré ouvert les travaux de cette Conférence Internationale de la Communauté de l’Afrique de l’Ouest.
Par Jean Joseph Konaté
Le Sursaut