Nommé le 30 décembre 2017 comme PM, c’est le vendredi 20 avril que Soumeylou Boubèye Maiga, SBM a lu sa Déclaration de politique générale devant la représentation nationale. La question que l’on se pose est de savoir si le fossé ne serait pas grand entre sa déclaration et la matérialisation des projets qui nécessitent des moyens colossaux.
C’est aujourd’hui, lundi 23 avril 2018, que les débats autour de la DPG du Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maiga vont commencer. Cet exercice hautement républicain a toujours permis aux différents PM, depuis l’avènement de la démocratie au Mali, de se frotter aux députés, en leur soumettant les grands axes de ce qui constituera leurs feuilles de route.
Comme il est de coutume en démocratie, l’Opposition portera la contradiction et il est à parier qu’elle votera contre alors que les députés de la Majorité donneront, à n’en pas douter, leur quitus. Cette éventualité n’est pas à écarter même si Soumeylou Boubèye Maiga n’est pas issu des rangs des deux grands partis de la Convention de Majorité Présidentielle que sont le RPM et l’ADEMA. Il est un Premier ministre aux pieds et mains liés dont le sort dépend entièrement de celui qui l’a nommé.
Cependant, l’éventualité d’une motion de censure est d’autant plus éloignée que le parlement n’osera pas renverser un Premier ministre à trois petits mois des élections cruciales. Ainsi donc, le Président de la République n’aura pas besoin de descendre de son piédestal pour convaincre sa Majorité afin d’éviter une crise institutionnelle aux conséquences incommensurables. Beaucoup d’observateurs se souviennent des tractations faites pour éviter que la majorité ne rejoigne l’Opposition pour voter une motion de censure contre le gouvernement du PM Moussa Mara.
Donc, c’est à mi-parcours que Soumeylou Boubèye Maiga va s’adonner à cet exercice sans gros risque, mais nécessaire dans la tradition républicaine.
Youssouf Sissoko
Inf@sept