Le Ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, M. Soumeylou Boubèye Maiga et président de l’Alliance pour la Solidarité au Mali-Convergence des Forces Patriotiques (ASMA-CFP) était samedi dernier l’invité du Groupement Patronal de la Presse Ecrite (Group) à une conférence débat tenue au centre Djoliba.
Au cours de la rencontre, M. Boubèye Maiga a brièvement fait l’état de l’évolution de son parti, avant d’éclairer la lanterne des journalistes sur la situation sécuritaire au Mali.
En introduction, M. Soumeylou Boubèye Maiga a rappelé le score que l’ASMA-CFP a obtenu lors des législatives. Selon SBM, son parti, en plus des trois députés élus au second tour, venait d’être ralliés par deux autres. Il s’agissait des deux députés indépendants élus à Goundam : Oumar Sididié Traoré dit Gaucher et son colistier, Mohamed Sidi Ould Mohamed qui ont finalement opté pour le RPM. En plus, le chef du parti a tenu à préciser que bien que faisant partie de la majorité présidentielle, l’ASMA-CFP entend former son propre groupe parlementaire.
Ensuite, le ministre Maiga a répondu aux questions des journalistes qui ont principalement porté sur le cas Amadou Haya Sanogo, la délicate situation dans laquelle se trouve la ville de Kidal et la possible fusion de l’ASMA-CFP avec d’autres formations politiques.
Concernant, l’arrestation du Général Sanogo et de ses acolytes, selon M. Maiga, l’action judiciaire suit son cours et il n’y a aucune interférence entre la Justice et l’Etat : « nous n’avons violé aucune disposition des règlements » a-t-il déclaré.
L’affaire se trouvant encore dans la phase de l’instruction, M. le ministre demande l’indulgence des uns et des autres pour voir comment se passera la suite de la procédure.
« Après la mutinerie du mois de Septembre, l’Etat se devait de réagir a-t-il ajouté. Dans le cadre de l’opération « SANIYA », plusieurs arrestations ont été effectuées et l’enquête suit son cours. »
A la question, pourquoi la Justice militaire n’a pas été saisie pour se charger de l’affaire Sanogo, M. le ministre a répondu : « les faits reprochés aux accusés à savoir les évènements du 30 avril ne sont pas de nature militaire, mais bien civile ».
Pour être correctement édifié sur le dossier des soldats mutins, M. le ministre a déclaré qu’il a été mis en place par le gouvernement une commission de liquidation du Comité de réforme de l’Armée qui était dirigée par le Général Sanogo. La commission continue son travail et dans les jours à venir, la liquidation du Comité sera effective dira le ministre.
Autre sujet abordé par les journalistes, c’est le cas Kidal. Comment expliquer que, jusqu’à présent les combattants du MNLA ne sont pas cantonnés conformément à l’Accord de Ouagadougou alors que les Forces de sécurité maliennes ne sont pas libres de patrouiller ? M. le ministre qui reconnait la délicatesse de l’Affaire, a expliqué que, « avant le cantonnement et le désarmement des rebelles touarègues, il va falloir, au préalable définir le statut des combattants rebelles après quoi, un recensement aura lieu. Et la suite des étapes sera définie au fur et à mesure ».
Concernant, la police et la gendarmerie qui sont redéployées à Kidal où elles patrouillent, le ministre de la Défense reconnait qu’elles ne sont certes pas dans les conditions idéales, mais elles sont, a-t-il signalé, quand même présentes. Pour lui, l’essentiel c’est le cantonnement afin que la situation soit claire. L’engagement patriotique des nouvelles autorités est sans faille, selon lui, pour mettre fin à cette situation.
Par ailleurs, la pose de la première pierre de 800 logements sociaux entièrement dédiés aux militaires aura lieu le 19 janvier prochain a annoncé M. le ministre. Ces logements seront situés à Sébénikoro et elles s’étendront sur 15 hectares.
Enfin, par rapport à une possible fusion de l’ASMA-CFP avec l’ADEMA-PASJ ou le RPM, M. Maiga a déclaré que sa formation politique est prête à discuter avec tous les partis politiques issus de la mouvance présidentielle. Selon lui, « il faut mettre fin à l’émiettement des formations politiques maliennes pour permettre aux citoyens de participer activement à la vie publique de la Nation. »
Pour conclure, M. Soumeylou Boubèye Maiga a salué les militaires engagés sur le théâtre des opérations. Au grand public, il demande de comprendre que les actes odieux qu’on impute à l’armée malienne ne sont pas d’elle. « Ce sont des actes d’individus » qui ne sauraient être l’œuvre de l’ensemble d’une institution honorable et respectable comme l’Armée malienne. Par rapport à son département, M. Boubèye assure que tout est mis en œuvre pour doter le Mali de Forces Armées et de Sécurité dignes de ce nom.
Ahmed M. Thiam