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Pour son premier déplacement à l’étranger, Emmanuel Macron a décidé de se rendre ce vendredi au Mali. Un déplacement source de tensions entre le chef de l’Etat et les journalistes chargés de son suivi. En cause : la décision prise par l’Elysée de choisir ceux qui sont autorisés à accompagner nouveau président.
Plusieurs sociétés de journalistes ont protesté jeudi, dans une lettre ouverte. « La communication de l’Elysée est très verrouillée pour éviter le moindre faux pas avant des législatives cruciales », explique le quotidien économique Les Echos. Chaque ministre « est donc prié de mettre en œuvre la feuille de route qui lui a été assignée, en observant de strictes règles de confidentialité, de discipline et de solidarité », note de son côté Gaëtan de Capèle dans Le Figaro, y voyant un « minimum vital pour restaurer une autorité présidentielle réduite en miettes au cours des dernières années ».
« Clash en stock à l’Elysée »
« En marche (vers les législatives) mais silence dans les rangs », tacle Michel Guilloux dans L’Humanité : « qu’aucune tête ne dépasse, qu’aucune fausse note ne vienne troubler la partition, que rien ne vienne contrarier un tant soit peu la manière absolutiste qu’entend donner l’heureux élu à son règne ». D’après Le Monde, le nouveau président « poursuit sur sa lancée » de la campagne autour du triptyque « transgression – renouvellement – expertise : quand on a trouvé la martingale gagnante, il serait absurde d’en changer ».
Certes, « ce quinquennat s’ouvre sous le règne d’une communication ultra contrôlée », note Laure Bretton dans Libération. Mais le « premier plat servi à la table du Conseil des ministres » est « une assiette de couleuvres », ajoute Laurent Joffrin dans son éditorial de Libé. « Celles que les impétrants venus d’ailleurs sont bien forcés d’avaler s’ils veulent adopter le régime macronien ». « Notre-Dame-des-Landes, Ceta, CSG… »: Libération fait la liste des « points de friction (qui) ne devraient pas manquer au sein du nouveau gouvernement ». D’où le titre de une : « Clash en stock à l’Elysée ».
Outre ce déplacement au Mali, la presse a également été échaudée par l’accueil reçu jeudi à l’Elysée pour le premier Conseil des ministres. Les médias ont été priés jeudi de quitter la cour d’honneur de l’Élysée avant la sortie du Conseil. « C’est n’est pas du tout pour verrouiller la communication », a assuré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner… avant de préciser que le président Macron exige des ministres « confidentialité » et « discipline ».
LCI