Malgré les difficultés financières, Ozone-Mali est en train de donner de nouveau souffle à ses actions de salubrité. Ainsi, depuis le dimanche dernier, elle est engagée à débarrasser Médina-Coura de sa colline d’ordures.
En février 2015, Ozone-Mali, l’État du Mali et la mairie du District ont signé une convention de propreté de Bamako de neuf milliards de FCFA par an. Cet accord confie, pendant huit ans, à Ozone Mali, le mandat suivant : la collecte des ordures, le balayage des rues, des trottoirs, l’évacuation des déchets au dépôt final. Ce contrat, à mi-mandat bientôt, est confronté à de nombreuses difficultés dont celles financières. Selon des sources, Ozone réclame plus de 19 milliards de F CFA à la mairie du District.
En dépit de cette contrainte, Ozone-Mali, depuis quelques jours, tente de sortir de la tête de l’eau. Comme à son début, des rues de la capitale sont balayées et lavées. Ces constats ne passent pas inaperçus pour des populations qui n’avaient plus d’espoir sur le sort de cette convention de propreté de Bamako, l’une des capitales les plus sales au monde.
« Je remarque, de plus en plus, que notre rue est balayée régulièrement et avec professionnalisme. Ça me rappelle du début des travaux d’Ozone Mali », a apprécié Amadou DIALLO. Pour cet habitant de Banconi, l’un des quartiers populaires de Bamako, ce sursaut doit être accompagné par les populations et les autorités. « Il n’y a pas de salubrité tant que les citoyens n’intègrent pas la dimension de civisme et de propreté. Sans la prise en compte de ces dimensions, le travail d’Ozone-Mali sera un éternel recommencement », a indiqué M. DIALLO. Très furieux, il rappelle être témoin, à plusieurs reprises, d’actes d’incivisme, avec des usagers jetant des déchets sur la route « bien balayée et propre » sans gêne.
Outre la propreté de nos routes, Ozone pour soutenir sa nouvelle dynamique est train d’évacuer les ordures du dépôt de transit situé entre deux établissements à Médina-Coura. Selon le secrétaire général des travailleurs d’Ozone Mali, Abdramane SANOGO, ils ont commencé ce travail, depuis le dimanche dernier. Formant une colline de plusieurs mètres, ces ordures empêchent certaines salles de classe d’ouvrir. Sur ce site, une chargeuse Caterpillar charge des bennes. Des équipes s’y alternent en moyenne 16 heures pour ce travail, nous explique M. SANOGO, qui était en train de superviser les travaux sur place. À défaut de la décharge finale opérationnelle, ces ordures sont déversées à Katibougou, regrette le syndicaliste. « À ce jour, le dépôt final de Noumoubougou n’est pas prêt. On est obligé de chercher des sites par nous-mêmes pour y aller déposer des ordures. Et pourtant, dans la clause de la convention, c’est à l’Etat de mettre à la disposition d’Ozone Mali, un dépôt final », a ajouté M. SANOGO, soutenant que sans décharge finale, il est difficile d’évacuer les ordures. Or, en moyenne, Bamako produit 2 000 tonnes de déchets par jour.
Simultanément à cette mission, il a ajouté qu’une autre est en cours, notamment au marché Dibidani pour évacuer les « points noirs ». Selon M. SANOGO, Ozone Mali réalise ces actions alors que la mairie du District de Bamako lui doit plus de 19 milliards F CFA.
« Ozone peut encore mieux faire si elle est mise dans ses droits et que l’État met à sa disposition une décharge finale répondant aux normes internationales », a déclaré M. SANOGO.
Par Sikou BAH
Source: info-matin