Le Premier ministre Abdoulaye I. Maiga a eu chaud à Paris. Les bailleurs de fonds lui ont signifié qu’ils ne débourseraient pas un franc en faveur du Mali tant que le dernier rapport du Vérificateur général n’aurait pas été publié.
Maiga a donc fait publier dans la plus extrême urgence le rapport 2015 dont copie lui a été acheminée en France par vol spécial. C’est ce qui explique que le dernier rapport porte sur 2015 alors qu’on est en 2017. Interrogé sur ce retard dans la présentation du rapport 2015, le Vérificateur général a révélé à la presse que le retard était imputable à la présidence de la République qui, seule, peut convoquer la remise solennelle du rapport au chef de l’Etat, préalable à toute publication. Koulouba voulait-il donc enterrer le bureau du Végal en catimini en refusant de prendre solennellement possession du rapport de 2015 ?
Le vérificateur général pointe 70,1 milliards de pertes pour l’Etat en 2015
Après avoir remis au président de la République son rapport 2015, le Vérificateur général était devant la presse le 18 octobre. Amadou Ousmane Touré dira que son Bureau symbolise une rupture avec le contrôle classique des fonds et services publics. Il effectue à la fois un contrôle de performance des organismes publics et un contrôle de la régularité des recettes et dépenses publiques. Le tout en interaction avec les entités vérifiées afin qu’elles puissent avancer leurs justifications.
Le rapport 2015 est la synthèse de 16 vérifications financières dans 23 entités (entre autres, la Direction de la géologie et des mines, le bureau du Pétrole de la douane, l’APCAM, l’ASAM et les directions financières et matérielles de certains ministères dont ceux des Affaires foncières et de l’Administration Territoriale). Il a été constaté dans ces 23 entités contrôlées des irrégularités financières portant sur 70, 1 milliards de FCFA dont 32,78 milliards issus de fraudes diverses et 37,3 milliards issus d’actes de mauvaise gestion.
Abdoulaye Koné
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