Les ennuis de l’ex-trublion de Kati ne s’arrêtent pas à cette épée de Damoclès judiciaire qui plane sur sa tête. Suprême humiliation, l’ex-homme fort malien assiste, impuissant, au retour aux affaires de ses «ennemis». Laissés-pour-compte et même pourchassés sous la transition, les bérets rouges, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, refont de plus en plus surface, et ce, à la tête de l’armée alors que leur corps avait été dissous par le capitaine Sanogo .
Le conseil des ministres du vendredi 8 novembre dernier, en effet, a nommé le général de division Mahamane Touré, précédemment directeur de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye, comme chef d’état-major général des armées.
Le colonel-major Issa Ould Issa occupe désormais le poste de directeur général des écoles militaires. Par la même occasion, le comité chargé de réformer l’armée malienne, qui était dirigé par Amadou Haya Sanogo, a été dissout.
Comme si Sanogo devrait boire le calice jusqu’à la lie, le colonel Abidine Guindo, l’ancien aide de camp de l’ex-président malien Amadou Toumani Touré, accusé par les auteurs du putsch de mars 2012 d’avoir mené une tentative de contrecoup d’Etat et qui était détenu depuis seize mois, a été libéré.
Le moins que l’on puisse dire donc est que le béret vert Sanogo voit rouge. Reste à savoir jusqu’où ira sa descente aux enfers. Force est de reconnaître que le nouveau président Ibrahim Boubakar Keita aurait voulu fermer la parenthèse des putschistes et nettoyer les écuries de Sanogo qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Le plus étonnant est qu’IBK était présenté comme le candidat soutenu à l’époque par la junte et, partant, par l’ex-capitaine qu’il est en train de mettre maintenant au pas si ce n’est à la touche.
Mais Nicolas Machiavel ne prévient-il pas dans son célèbre livre Le Prince que «celui qui est cause qu’un autre devient puissant se ruine lui-même» ? De quoi donner des idées de lecture au général dans sa résidence surveillée.
Source: L’Indicateur du Renouveau