Dans le cadre de la réalisation des activités de l’étude diagnostique sur la fonctionnalité des comités de gestion scolaire (CGS) au Mali sous l’égide de la Cellule d’appui à la décentralisation/déconcentration de l’éducation (CAD/DE) et financée par la coopération japonaise, l’Académie malienne des langues (AMALAN) a abrité, mercredi, un atelier de partage et de validation du rapport de ladite étude. La rencontre a été organisée par l’Oeuvre malienne d’aide à l’enfance du sahel (OMAES). La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence du conseiller technique au ministère de l’Education nationale, Dr Augustin Poudiougou, qui avait à ses côtés le chef d’antenne de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Mamadou Aliou Barry, et la représentante de l’ambassade du Japon au Mali, Hitomi Ishida
L’étude a été conduite par le Centre d’animation pédagogique de Bamako Coura avec l’appui financier de la JICA, et réalisée par l’OMAES. Elle a permis de faire l’état des lieux de la fonctionnalité des Comités de gestion scolaire et du système de suivi/encadrement des CGS, assorti de recommandations pertinentes dans la perspective d’assurer leur bon fonctionnement. Les informations collectées vont servir de données de base pour l’évaluation des activités du Projet d’appui aux comités de gestion scolaire (PACGS) et de leurs effets sur le système de suivi/encadrement des CGS. Les résultats de l’étude diagnostique soumis à l’examen des acteurs au cours de cet atelier de validation devraient permettre : d’identifier les causes des faiblesses de fonctionnalité des CGS et du système de suivi/encadrement des CGS, d’analyser les goulots d’étranglement qui empêchent le bon fonctionnement des CGS, de proposer des solutions d’amélioration, d’identifier les bonnes pratiques autour des CGS fonctionnels et du système de suivi/encadrement des CGS.
A l’entame de ses propos, le conseiller technique au ministère de l’Education nationale dira que durant des décennies, beaucoup de pays, dont le nôtre, ont géré leurs systèmes éducatifs selon un mode centralisé. Aujourd’hui, ces politiques d’organisation et de gestion centralisée des systèmes éducatifs ont montré leur limite. Elles ne peuvent plus répondre aux besoins énormes et de plus en plus croissants de l’éducation universelle de qualité pour tous. C’est pourquoi, poursuit Dr Augustin Poudiougou, le Mali s’est résolument engagé dans un mode de gestion décentralisé de l’éducation. Car les plus hautes autorités sont convaincues que lorsque des compétences et des responsabilités de la gestion de l’école sont transférées au niveau des collectivités et des communautés à la base, auprès des principaux bénéficiaires, la gestion de l’école et la qualité du service de l’éducation deviennent plus efficaces et efficientes.
«La gestion de l’école en mode décentralisé est un des éléments importants de notre politique de décentralisation», a affirmé Dr Poudiougou, pour rappeler que c’est dans ce cadre que les CGS ont été créés en mars 2004 et implantés dans plusieurs établissements scolaires. Le CGS, a-t-il indiqué, est un des outils clés de la gestion de l’école en mode décentralisé. «Mais force est de reconnaître que la plupart de ces CGS créés dans les écoles ne sont pas fonctionnels» a-t-il signalé.
Quant au chef d’antenne de JICA, il a expliqué que le Mali, à l’instar de plusieurs pays, s’est résolument engagé dans une politique globale de décentralisation de tous les secteurs du développement. Mamadou Aliou Barry rappellera que pour matérialiser cette option politique dans le secteur de l’éducation, plusieurs initiatives ont été prises par le gouvernement du Mali en vue d’assurer une administration de proximité. C’est dans ce sillage qu’il a sollicité l’accompagnement de la JICA pour la mise en œuvre du Projet d’appui aux comités de gestion scolaire. «La phase de généralisation du modèle n’a pu être réalisée en 2012 en raison de la situation politico-sécuritaire qui a prévalu dans le pays», a déploré M. Barry. C’est pourquoi plus de 5 ans après, il était important de mener cette étude diagnostique pour avoir une perception sur la situation de fonctionnalité des CGS et d’avoir des données de base (référence) pour la reprise de la deuxième phase du PACGS, a-t-il ajouté.
Le chef d’antenne de JICA précisera qu’un certain nombre de recommandations fortes sont formulées par l’étude en vue d’améliorer la situation actuelle. La reprise du projet aura ainsi de la matière pour contribuer à inverser la tendance actuelle.
Mohamed Z.
DIAWARA
Essor