Les satisfactions obtenues lors de la campagne agricole 2014-2015 incitent à relever substantiellement la barre pour
2015-2016
Les comptes sont bons. Telle pourrait être la principale conclusion de la 6è session du Comité exécutif national de l’agriculture, tenu hier dans la salle Wâ Kamissoko du Centre international des conférences de Bamako et coprésidé par le ministre du Développement rural, Dr Bocari Tréta et celui du Commerce, Abdel Karim Konaté. Les participants ont eu à examiner le plan de campagne agricole, document de programmation annuelle qui définit un ensemble d’objectifs, d’activités, de stratégies cohérentes et de ressources destinées à promouvoir les activités agricoles, animales, piscicoles et aquacoles.
Le Plan 2015-2016 couvre toutes les activités de développement agricole (agriculture, élevage, pêche et Sécurité alimentaire) et prend en compte les interventions de l’ensemble des structures publiques, des collectivités, de la profession agricole, des partenaires techniques et financiers ainsi que des ONG, selon les différents échelons administratifs.
Avant de se projeter dans le futur, les responsables du département ont procédé à la présentation des résultats de la campagne agricole 2014-2015. Présentation faite par le Secrétaire général du ministère du Développement rural, Daniel Siméon Kéléma. La campagne agricole a été marquée par des déficits pluviométriques observés en début et en fin de campagne agricole et par la faiblesse de la crue sur certains fleuves et lacs. La production céréalière de la campagne agricole 2014-2015 a été de 6.980.733 tonnes contre 5.736.093 tonnes en 2013-2014, soit une hausse de 22%. Sur une prévision de production de 8.674.462 tonnes, la réalisation affiche un taux de 81%.
La production céréalière est constituée par 2.166.830 tonnes de riz (31% du total produit), 1.744.026 tonnes de maïs (25%), 1.715.044 tonnes de mil (24,6%), 1.271.880 tonnes de sorgho (18,2%), 37.284 tonnes de fonio (0,5%) et 45.668 tonnes de blé/orge. L’excédent céréalier dégagé est estimé à 1.831.330 tonnes. On note que cet excédent, en plus des quantités disponibles pour l’alimentation humaine, intègre les sorties de céréales, les quantités transformées en outre de celles destinées à l’alimentation du bétail et de la volaille.
La production de coton graine est évaluée à 548.723 tonnes en 2014-2015 contre 440.027 tonnes en 2013-2014, soit une augmentation de 24,7 %. Cette production qui avait connu une baisse en 2013-2014 a enregistré une nette progression grâce aux efforts de l’Etat et des exploitants agricoles. La campagne agricole s’est aussi caractérisée par les productions de légumineuses alimentaires comme le niébé (153.793 tonnes), l’arachide (510.241 tonnes), le sésame (28.749 tonnes) et le soja (3.236 tonnes). Les produits de cueillette ont enregistré des productions intéressantes, ainsi que cela se constate pour le karité (540.200 tonnes), l’anacarde (39.498 tonnes) et la gomme arabique (7.003 tonnes).
UN EXCÉDENT COMMERCIALISABLE DE 2 MILLIONS DE TONNES. Les comptes d’une campagne agricole intègrent aussi les quantités d’engrais et de semences certifiées utilisées. L’Etat subventionne depuis 2008 l’achat d’intrants par les producteurs. Ainsi, pour la campagne agricole 2014-2015, l’Etat a dépensé provisoirement (en attendant d’arrêter tous les comptes, a précisé le département) 36,492 milliards Fcfa au titre de la subvention, dont 35,679 milliards Fcfa pour les engrais, 312,9 millions Fcfa pour les semences et 500 millions pour l’opération « Pluies provoquées ».
Au cours de la campagne, environ 4.550 vaches (45% du nombre projeté) ont été inséminées sur une prévision de 10.000 dans le cadre du programme d’insémination artificielle soutenu par le Royaume chérifien du Maroc.
L’objectif de production céréalière pour la campagne 2015-2016 est de 8.005.819 tonnes, soit une augmentation de 15% par rapport à 2014-2015. Le riz et le maïs représentent 59% de la production totale céréalière attendue. L’objectif de production de riz au titre de la campagne est de 2.599.450 tonnes, soit une augmentation de 20% par rapport à 2014-2015. Le coût total de l’intensification du riz se chiffre à 55,095 milliards Fcfa sur lesquels seront investis 34,046 milliards Fcfa dans l’achat des engrais, soit environ 62 %. L’objectif de production totale de maïs est de 2.122.380 tonnes contre 1.744.020 tonnes en 2014-2015, soit une augmentation de 22%. Le coût de l’intensification du maïs s’élève à 18,154 milliards Fcfa, dont 16,848 milliards Fcfa pour l’achat des engrais, soit environ 93,87%.
Les besoins de consommation du pays en céréales (au 30 avril 2016) sont estimés à 3.850.000 tonnes pour une production nette attendue de 6.200.000 tonnes, ce qui dégage un excédent commercialisable de 2.350.000 tonnes. Cet excédent se répartit en 285.000 tonnes de riz (11% du total) et 2.220.000 tonnes de céréales sèches (89%).
L’objectif de production globale de coton graine est de 650.000 tonnes, soit un taux d’augmentation de 19% par rapport à la campagne précédente. Le coût de l’intensification du système coton est estimé à 67,231 milliards Fcfa. Le montant de la subvention se chiffre à 18,224 milliards Fcfa, soit 27 %.
Par ailleurs, le Secrétaire général du département a révélé que le ministère envisage de lancer un programme pilote de subvention d’équipements de 1000 tracteurs et kits au bénéfice des producteurs. Ce programme est financé à hauteur de 10 milliards Fcfa, dont la moitié est supportée par l’Etat et l’autre moitié par les banques de la place. Daniel Siméon Kéléma a aussi assuré que le gouvernement ne faillira pas à sa mission de contrôle de qualité des engrais, des semences et des produits d’origine animale et végétale.
Le coût total des activités à réaliser au titre de la campagne 2015-2016 est estimé à 198,422 milliards Fcfa. Ce coût se répartit en contribution de l’Etat, soit 56,163 milliards (28%) dont 53,6 milliards Fcfa environ à investir dans la subvention, et en parts des producteurs, soit 142,259 milliards Fcfa (72%).
Le département estime que la mise en œuvre du plan de campagne agricole 2015-2016 se traduira par une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (avec la couverture des besoins de consommation du pays et un excédent céréalier de plus de 2 millions de tonnes) et l’augmentation des revenus des producteurs.
M. COULIBALY
source : L Essor