Le Président du Conseil national de transition, le colonel Malick Diaw, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire du mois d’avril, a égrené un certain nombre de dossiers qui sont sur la table des conseillers du CNT. Il a mis l’occasion à profit pour expliquer les missions, dans le cadre de leurs prérogatives, faites par son institution au Mali et à l’étranger. Dans le même ordre d’idée, le président du CNT a félicité le gouvernement ainsi que les chefs des autres institutions pour les efforts inlassables déployés pour la satisfaction des Maliens.
Au registre des questions de gouvernance, un pan du discours du PCNT a attiré l’attention des observateurs avertis. Il s’agit bien de l’information donnée au Premier Ministre quant à la volonté du CNT de procéder dans les jours à venir au contrôle de l’action gouvernementale. Premier du genre depuis l’arrivée du Dr Choguel K. Maiga à la tête de la primature, cet exercice concerne un plan d’action qui devrait se matérialiser dans un délai de deux ans déjà dépassé. Alors pourquoi attendre tout ce temps avant de prendre l’initiative d’au tant plus que des problèmes dans la gestion au niveau du gouvernement sont nombreux et existent-ils depuis longtemps ?
La question bien évidemment doit avoir une réponse partielle dans la guerre par procuration qui existe depuis un moment entre des proches du président du CNT et ceux du Premier Ministre via les réseaux sociaux. Ils ne s’en cachent plus. Entre les patrons des deux institutions, rien ne va. Des partisans du PM, vidéastes et proches collaborateurs vont jusqu’à dire que Malick Diaw veut à tout prix abattre Choguel pour des raisons peu catholiques. Il y a quelques semaines, une folle rumeur de la possible motion de censure circulait. Si à ce moment, il n’y avait pas de certitude, cette volonté avouée du CNT à l’occasion de l’ouverture de la session d’avril prouve qu’il y a anguille sous roche. Cela s’explique par le fait que le CNT a attendu tout ce temps alors que des problèmes sérieux existent depuis bien longtemps. Sont-ils arrivés à un niveau difficile de collaboration ? En tout cas, des indices portent à le croire. Et le Président du CNT a, dans son adresse, soulevé la question de guerre par procuration à dessein politique qui est d’actualité aujourd’hui. Certes il y en a plusieurs, mais celle qui attire le plus l’attention, c’est le cas du M5 RFP divisé en mille morceaux. Une situation qui a conduit un lieutenant du PM en prison et qui a d’ailleurs poussé le PM à faire des révélations. A ses dires, des militaires sont cachés derrière ses adversaires afin de fragiliser leur mouvement qui a fait chuter le régime IBK.
Alors la question qu’il faut se poser, à quoi aboutira ce contrôle de l’action gouvernementale ? est ce que la fin annoncée de Choguel à la primature ? en tout cas, il est plus que fragilisé politiquement aujourd’hui. L’avenir nous en dira plus.
La Rédaction
Source: Le Pays