Discours de clôture du Président du Conseil national de Transition à la Session Ordinaire d’Octobre 2023

Chers collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

Nous voici, par la grâce de DIEU, arrivés au terme cette session ordinaire de l’année 2023, dite Session d’octobre, au cours de laquelle nous avons examiné et adopté la Loi de Finances, pour l’exercice budgétaire 2024.

Je voudrais, d’abord demander que chacun d’entre nous, du fond de son cœur rende grâce à Allah, le Tout Puissant, le Très Miséricordieu, maître du temps et de tout, pour nous avoir permis d’atteindre la fin de cette session budgétaire, dans la sérénité et la concorde.

Qu’il me soit ensuite permis de remercier tous les ministres qui se sont présentés un par un, avec leurs projets de budget respectifs et sont passés sous le feu roulant de nos questions, de nos observations mais aussi de nos contributions lors des travaux en Commissions et en plénières. Merci à vous également pour être passés pour défendre les projets et propositions de loi dont l’adoption répond à la préoccupation permanente et constante de garantir la stabilité propice à l’édification de notre pays.
A tous, au nom du Bureau et de l’ensemble des membres du Conseil national de transition, je renouvelle ma sincère gratitude pour avoir, fort volontiers, répondu à chaque fois à nos invitations.

Chers Collègues, du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

S’agissant de cette session que nous clôturons aujourd’hui, grâce au concours de tous les membres du Conseil national de Transition, appuyés par le personnel administratif et les membres du Cabinet, elle a tenu la promesse que nous nous étions faits de donner à notre pays un budget réaliste, supportable et cohérent avec des objectifs concrets, en dépit de nombreux facteurs exogènes.
Je rappelle que le budget d’Etat pour l’année 2024, se chiffre en prévision de recettes budgétaires à 2 387 milliards 871 millions 747 mille francs CFA contre une prévision de dépenses budgétaires de 3 070 milliards 740 millions 433 mille francs CFA.

Le budget 2024 est un plan ambitieux pour la relance économique de notre pays. Il vise à soutenir la croissance, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des populations. Il constitue également un plan de résilience, qui vise à atténuer les effets de la crise économique mondiale.

C’est pourquoi, les membres du Conseil national de Transition ont bien accueilli favorablement ce projet de budget 2024. Et au mois de juin dernier, nous avions déjà approuvé son ancrage et ses axes stratégiques à travers le Débat d’Orientation Budgétaire.

Le Conseil national de Transition a adopté la loi de finances 2024, à la majorité absolue, convaincu qu’elle répond à la vision du Chef de l’Etat et qu’elle porte les ambitions et les ressources qui vont permettre de relever les défis qui nous assaillent actuellement.

Chers Collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

Au cours cette session, nous avons examiné en plus de la loi de Finances, plusieurs autres textes et la loi de Règlement au titre de l’exercice 2019. Rappelons que cette loi de règlement est pour le parlement, le moyen par excellence de contrôle de l’action Gouvernementale. Il lui permet en effet de s’assurer si les autorisations budgétaires qu’il accorde sont respectées.

Dans l’agenda de cette session, nous avons également consacré des plénières à des ratifications d’ordonnances et des projets de loi relatifs aux conventions et divers accords de prêt signés par notre pays. Le caractère répétitif de ces textes, nous conforte dans la conviction du dynamisme et de la Coopération existant entre notre pays et ses principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux. Parmi ces ordonnances on peut citer : l’ordonnance autorisant la ratification de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES), signée à Bamako, le 16 septembre 2023, l’Ordonnance portant création du Projet de développement Durable des Exploitations Pastorales au Sahel.
A ces ordonnances, il faut ajouter le vote de la loi portant création de l’Inspection de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, la proposition de loi portant modification du statut des Experts judiciaires.

Chers collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,

Durant cette session, nous avons œuvré au renforcement de la diplomatie parlementaire à travers nos participations aux différentes rencontres internationales. Il faut aussi ajouter que notre Capitale a abrité la session du sous-comité du CIP-UEMOA au-delà de ses sessions délocalisées auxquelles le CNT a largement participé. Je me félicite donc de la solidarité de notre collaboration avec les organisations parlementaires et de l’attrait indiscutable que suscite le CNT aux grands rendez-vous parlementaires à travers le monde.

Pour être exhaustif sur le bilan de cette session, il faudrait mentionner aussi des ateliers organisés par les Commissions générales pour renforcer les capacités des membres du Conseil national de Transition et du personnel parlementaire, dans les domaines pertinents pour un meilleur rendement dans leurs tâches quotidiennes.

Je voudrais aussi remercier les acteurs sociaux, les ambassadeurs et les amis sincères du Mali que nous avons reçu et qui nous ont témoigné toutes leurs amitiés et tous leurs soutiens à la Transition.

Nous saluons aussi les missions effectuées par les membres du Gouvernement en compagnie des membres du Conseil national de Transition en fédération de Russie du 14 au 16 novembre 2023. Cette mission visait à poursuivre les échanges et les négociations sur la mise en œuvre et l’opérationnalisation des engagements pris par les entreprises d’Etat Russes lors de la mission du 09 au 18 octobre 2023, ainsi que celle effectuée, il ya juste quelques jours en Chine du 6 au 10 décembre 2023. Cette visite en Chine témoigne d’une coopération « gagnant-gagnant » au service du développement économique. De même, nous sommes satisfaits de la participation de qualité des membres du Gouvernement et du Conseil national de Transition à la COP 28 à Dubai du 30 novembre au 12 décembre.

Chers Collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

Comme vous le savez, pendant que se déroulait notre session, le contexte national a été marqué par un évènement important. Je le disais dans mon discours d’ouverture de session que le Mali demeure un et indivisible. Il est notre bien commun. Il est inadmissible, je dis bien qu’il est inadmissible, qu’un groupe d’individus, de quelque lieu que ce soit, vienne saper les bases de l’unité nationale. Tout peut être négocié au Mali sauf la partition du pays ; et les maliens sont prêts à se sacrifier pour préserver leur souveraineté.
Le Drapeau du Mali : le vert – l’Or – le Rouge doit flotter haut, très haut, partout sur l’étendue du territoire national.

Ceci est devenu une réalité le Mardi 14 novembre 2023 par la rentrée triomphale de nos FAMa à Kidal. Cette prise de Kidal marque une grande étape dans le processus de reconquête totale et complète de notre territoire longtemps envahi par des hordes de terroristes. Kidal qui était considéré comme une enclave créée de toutes pièces, compromettant notre souveraineté est enfin dans la République.

L’annonce de la rentrée des FAMa à Kidal a été accueillie avec joie et fierté par nos compatriotes et au-delà. Cela on le comprend, Kidal était jusqu’à ce 14 novembre 2023, le bastion de rebelles qui voulaient en faire un sanctuaire et qui entretenaient des liens étroits avec des groupes armés terroristes. Ce temps est révolu. Kidal est désormais et pour toujours dans la République avec le retour de l’administration et de l’ensemble des services sociaux de base.

Nous félicitons le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, le Colonel Assimi GOITA pour sa vision stratégique par rapport à l’atteinte des multiples défis tous prioritaires et pour avoir su redonner aux maliennes et aux maliens, leur dignité et leur fierté en rendant les Forces de Défense et de Sécurité plus aptes à remplir leur mission de protection des populations et de leurs biens et surtout de sauvegarde de toute l’intégrité du territoire national.

Aujourd’hui plus que jamais, chaque malienne, chaque malien à quelque niveau qu’il se trouve doit se sentir concerné par la situation générale du pays et doit agir en conséquence. Chaque malienne, chaque malien doit être comme un soldat, dans ce combat patriotique et républicain en apportant son soutien aux Forces de défense et de sécurité.
– Soutien par les actes,
– Soutien contre la désinformation et toute autre manipulation de l’opinion publique nationale et internationale susceptible de porter atteinte au moral des hommes engagés sur les différents théâtres d’opération.

Pour éviter les avatars du passé, il nous appartient de tirer les leçons de certains comportements et pratiques et de rester Vigilants. Vigilants, car bien souvent nos adversaires ont disposé de relais au sein de nos populations. Ces complices sont autant sinon plus dangereux que ceux qui tuent froidement nos paisibles populations. Ils sont plus dangereux, car outre les renseignements qu’ils fournissent à l’ennemi, ils organisent les trafics alimentant ainsi, la logistique et l’intendance des terroristes.

Le Conseil national de Transition souhaite que toutes les forces vives de notre pays comprennent enfin que l’heure doit être à l’union sacrée et à l’entente. Les querelles de clochers doivent s’estomper, afin qu’un consensus fort nous permette de réussir une fin de transition apaisée, des élections, crédibles et transparentes conformément au plan d’actions gouvernemental.

Chers Collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la vision commune de Leurs Excellences, Le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Burkina Faso ; Le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat du Mali ; et Le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, Président du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger dont nous saluons la visite au Mali le 23 novembre dernier, la première réunion des Ministres des Affaires Etrangères des Etats membres de l’Alliance des Etats du Sahel s’est tenue à Bamako, les 30 novembre et Ier décembre 2023. Cette rencontre a été précédée de celle des Ministres de l’Economie et des Finances, des trois pays le 25 novembre 2023. Elles ont formulé des recommandations pour favoriser le développement économique de l’espace, notamment la réalisation de projets structurants dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, des transports et de la sécurité alimentaire.

Ces rencontres ont prôné en outre la création d’un fonds de stabilisation et une banque d’investissement de l’AES, ainsi que la mise en place d’un comité chargé d’approfondir les réflexions sur les questions de l’union économique et monétaire.

Chers membres du CNT, ce qu’il faut retenir aussi de l’AES c’est qu’elle présente un nouveau chapitre dans la lutte contre le terrorisme dont les résultats sont tangibles au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Depuis sa création les groupes armés terroristes ont été réduits à leur simple expression grâce à la mutualisation des moyens militaires. Et les coups portés à ces illuminés à Djibo et à Ménaka en sont les plus belles illustrations. Les ambitions de l’AES dépassent largement celles du G5 Sahel, non je veux dire le G2 sahel pour être plus précis depuis le retrait du Mali de cette organisation qui a été suivi par celui du Burkina Faso et du Niger. C’est le lieu de saluer la clairvoyance des plus hautes autorités de ces deux pays frères et amis.

Le Conseil national de transition du Mali adhère totalement à ses actions et recommande aux gouvernements des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel de diligenter l’effectivité des décisions prises. Ils pourront compter sur le soutien effectif des représentants de toutes les composantes des peuples des trois Etats de l’Alliance.

Chers Collègues du Conseil National de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,

Dans la prise en main de notre destin et conformément au Chronogramme arrêté avec le Gouvernement, le lundi 11 décembre 2023, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a acté son départ du Mali après une décennie de présence. Nous saluons le Gouvernement pour avoir réussi à faire respecter le chronogramme établi. Nous ne doutons pas un seul instant de la capacité du gouvernement et de notre peuple à gérer les moments qui s’annoncent pour le bien et au seul bénéfice de la nation toute entière.

Chers Collègues du Conseil National de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

En ce qui concerne les questions sociales, la situation exige toutes les attentions du Gouvernement. Entre les délestages et les coûts de plus en plus élevés des produits de grande consommation, nos compatriotes ont fait preuve de beaucoup de compréhension et de patience. Nous savons que des mesures énergiques sont en cours et que des décisions fortes et courageuses sont prises pour juguler au mieux ces difficultés, mais nous demandons encore une fois au Gouvernement de communiquer plus et d’aller très vite, car le mois de ramadan pointe à l’horizon.

L’occasion est aussi opportune pour alerter, sur l’occupation anarchique des voies publiques. Il est temps, d’y mettre de l’ordre. Il en est de même du combat contre l’insalubrité. Il faut des mesures énergiques pour combattre ces états de fait, il y va de notre santé à tous ! Sur ces différents chantiers, le Gouvernement pourra compter sur le soutien et l’accompagnement du Conseil national de Transition. Mais que cela soit clair, notre soutien n’occulte en rien d’interpeller le Gouvernement sur les préoccupations majeures et brûlantes des populations chaque fois que de besoin.

Chers Collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,

C’est le lieu et l’occasion de saluer la résilience de nos compatriotes, en cette année particulièrement difficile. Le peuple malien a vite compris les enjeux et a su faire bloc derrière les autorités de la Transition, car mieux que quiconque, il sait que ce qui se joue dans notre sous-région aujourd’hui est notre survie en tant que nation souveraine, libre et indépendante ! Un célèbre homme politique disait, je cite : “La résilience est la vertu la plus importante que nous puissions posséder. Elle nous permet de continuer à avancer malgré tout, de ne jamais abandonner, de toujours croire que nous sommes capables de relever les défis les plus difficiles”.

Nous disons alors, Merci à toutes les maliennes et à tous les maliens ! Grand merci à notre peuple résilient et résistant, qui chaque fois que se joue notre avenir commun a su se montrer à hauteur de mission et faire preuve de résilience et de patriotisme !

Nous saluons d’ailleurs, la grande performance de l’Equipe nationale cadette, lors de la dernière Coupe du monde des moins de 17 ans. En étant la seule équipe africaine à atteindre les demies finales, et en occupant avec brio, la troisième place elle a montré aux yeux du monde footballistique qu’au pays de Salif KEITA Domingo, premier ballon d’or africain, la relève est assurée. Nous sommes certains ici au Conseil national de Transition que la prochaine fois sera la bonne. En terminant 3ème, nos cadets ont montré la voie à suivre aux Aigles seniors qui débuteront la coupe d’Afrique des nations à Abidjan dans quelques jours. Nous souhaitons Bonne Chance aux joueurs de l’équipe nationale senior. Qu’ils considèrent qu’ils sont en mission pour le Mali, la mission de faire flotter, très haut notre drapeau national, le Vert – l’Or -le Rouge à Abidjan.

Chers Collègues du Conseil national de Transition,
Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs.

Il est connu et reconnu que le parlement est la plus haute instance de débats et de confrontation d’idées. Débattre et non combattre est la marque de valeur et d’éthique du CNT. Nous avons travaillé ardemment pour examiner les projets et propositions de loi avec rigueur et diligence dans le respect et la tolérance mutuelle. Il me plait donc de saluer très sincèrement les membres du Bureau, de la Conférence des Présidents sans oublier le 148è membre, Monsieur Ibrahim Ikassa MAIGA, Ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions pour leur franche collaboration.

A tous les Honorables membres du CNT, trouvez ici l’assurance de mes remerciements et sentiments républicains !

Derrière tous ces grands résultats engrangés, il y a de petites mains compétentes, animées d’une disponibilité exemplaire. Au nom de tous les membres du CNT, j’adresse mes remerciements à l’ensemble du personnel parlementaire et les invite à renforcer leur dévouement. J’associe à ces remercîments la radio du parlement qui a commencé à émettre à l’ouverture de cette session et la presse nationale et internationale dans toutes ses composantes pour le relais de nos délibérations.
La clôture de cette session intervient à l’aune de la fin de l’année 2023, je voudrais par anticipation, vous souhaitez à toutes et à tous d’agréables fêtes de fin d’année.

En clôturant cette session, j’ose espérer que l’intersession nous procure une plus grande motivation à poursuivre notre mission de venir à bout de toutes les reformes sine qua non à l’émergence d’un Mali koura.

Avant de terminer, je salue et remercie nos amis de la CEDEAO d’avoir levé la sanction contre l’imperturbable patriote Son Excellence le Colonel Assimi GOITA, l’intrépide Premier ministre Docteur Choguel Kokalla MAIGA et l’infatigable ministre des Affaires Etrangères, Son Excellence Abdoulaye DIOP.

Sur ce, je déclare close la session ordinaire d’octobre 2023 dite budgétaire du Conseil national de transition.

Je vous remercie

La séance est levée.