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Chronique Satirique: Je suis Donald Trump et mon métier est de refaire le monde par décrets

Je m’appelle Donald Trump. J’ai 70 ans. Certains ne me trouvent pas beaucoup de charme mais ils portent sans doute des lunettes en bois. En tout cas, ma touffe de cheveux rousse qui déborde sur le front ne passe pas inaperçue et c’est l’essentiel: on vient au monde pour être remarqué et je le suis au point d’avoir été élu président de la plus grande puissance du monde. Ouais, qui dit mieux ?

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D’aucuns me croient fou: ils n’ont rien compris. Avez-vous jamais vu un fou qui a construit des gratte-ciel partout dans le monde et trône à la tête de 10 milliards de dollars ?  En fait, malgré nom de « Trump », je n’ai jamais trompé personne. Dans un monde faux, je tiens toutes mes promesses. C’est pourquoi j’ai été élu par le peuple américain le 8 novembre 2016. J’ai prêté serment le 19 janvier 2017 comme 45ème président des États-Unis. Une certaine presse ranconte que les femmes ont manifesté contre mon investiture. Eh bien, je m’en fous! J’ai toujours dit et répété que les journalistes sont les pires êtres de la Terre; quant aux femmes, elles feront n’importe quoi pour pour vous quand vous avez de l’argent. Ces gens-là peuvent aller au diable ! Je vous dis une bonne chose : avant de quitter la Maison Blanche, je changerai le monde pourri que nous ont légué les politiciens corrompus de Washington.

Changer le monde ? Ben oui! Changer n’est pas le mot exact: il s’agit de défaire le monde. Voilà mon programme et voilà la mission que m’ont confiée mes électeurs. Je ne suis pas venu appliquer des idées philophiques ni gérer des humeurs. Souvenez-vous que tous les sondages me donnaient battu à la présidentielle et que tous les journaux avaient pris position pour ma rivale Hillary Clinton.Le « Washington Post » a même publié une liste de 4000 personnalités, pays et institutions que j’ai injuriés pendant ma campagne. Parmi eux: le Pape,  les anciens présidents Clinton et Bush (père et fils). J’ai été élu contre l’avis des dignitaires de mon propre parti (le parti républicain). Par exemple, Paul Ryan, président républicain de la Chambre des Représentants (députés), a appelé le parti à se démarquer de moi en leur jurant que je perdrais la présidendielle et ferais perdre au parti sa majorité au parlement. Alors, vous voyez: ma victoire, je ne la dois qu’au peuple. Je ne crains donc rien ni personne: je vais gouverner par décrets.

Pourquoi par décrets ? Ecoutez: un président qui tient à faire approuver ses décisions par les députés, sénateurs et autres emmerdeurs institutionnels pataugera dans l’inefficacité. Chaque senateur veut faire du bruit et chaque député entendre sa propre voix. Moi, je ne suis pas un politicien, mais plutôt un homme d’affaires; je n’ai pas de temps à perdre et ma plume me suffit pour prendre des décrets. Les résultats sont là: une semaine après ma prise de fonctions, j’ai exécuté toutes mes promesses de campagne d’un trait de plume, sans même attendre que mes ministres soient adoubés par les parlementaires. Vous voulez des preuves ? En voilà:

* Le 20 janvier, juste quelques minutes après avoir prêté serment, j’ai décrété le gel de l’« Obamacare ». Cette loi avait été instituée par mon prédécesseur, Barack Obama, pour offrir, avec le soutien financier de l’Etat, une assurance-maladie à 29 millions d’Américains pauvres. L’idée ne vaut rien car   l’Amérique n’est ni un Etat communiste, ni une église pour faire de la charité. Si cette loi a vu le jour, c’est parce qu’Obama sétait cru dans le village de son père, au Kénya !

* Le 23 janvier, j’ai décrété le gel de tout recrutement au niveau de l’Etat fédéral, à l’exception de l’armée: à mon sens, l’administration américaine débordre de fonctionnaires payés à ne rien faire de leurs dix doigts;

* Le même 23 janvier, j’ai décidé de me retirer du traité de libre échange conclu entre les États-Unis et 12 pays de l’espace Asie-Pacifique, y compris le Japon et la Corée du Sud: ce traité livre l’économie américaine aux parasites asiatiques qui se nourrissent du sang de mes compatriotes;

* J’ai annoncé ma ferme intention de renégocier l’ALENA, ce traité de libre échange qui lie, depuis 1994, les États-Unis au Canada et au Mexique : en cas de refus de ces deux voisins de renégocier dans un sens plus favorable aux Etats-Unis, je décréterai le retrait immédiat de mon pays;

* J’ai confirmé mon intention de renégocier les accords de libre échange passés avec l’Union européenne; des accords qui permettent à n’importe quel petit pays européen d’écouler tranquillement ses marchandises chez nous sans payer un franc à la douane;

* J’ai décrété la construction d’un mur géant à la frontière du Mexique pour mettre fin à l’entrée de clandestins mexicains qui, une fois aux Etats-Unis, se transforment en brigands et en violeurs. S’il y a une chose qui m’irrite au plus haut point, c’est de voir le Mexique exporter 80% de ses produits chez nous et réaliser, dans ses échanges commerciaux avec nous, un excédent annuel de 60 milliards de dollars. Ces Mexicains veulent que nous autres, Américains, vivions d’herbe sèche ou quoi ? Le mur-là va coûter 10 milliards  de dollars qui, comme je l’ai promis pendant ma campagne, seront remboursés par le Mexique. S’il rue dans les brancards, je frapperai d’une taxe de 20% tout produit mexicain exporté aux Etats-Unis. J’ai entendu le président mexicain pousser de hauts cris devant mon décret: je lui ai donc conseillé de ne plus mettre les pieds à Washington tant qu’il ne se serait pas engagé au remboursement des frais du mur frontalier;

* J’ai prévenu: toute entreprise américaine qui délocalise ses usines hors des Etats-Unis paiera une taxe douanière de 45% pour tout produit qu’elle voudrait revendre sur le sol américain;

* J’ai décrété la reprise de l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste  pour assurer l’indépendance énergétique et le plein emploi aux Etats-Unis : cette exploitation avait été suspendue par Barack Obama pour complaire aux militants climatiques et autres théoriciens bidon. Pour être franc, je me moque bien des histoires de climat, d’environnement et de ce papier signé à Paris en 2015 sous le nom de COP21! Avant le le pétrole et le gaz de schiste, les Etats-Unis importaient 60% de leurs besoins énergétiques; grâce à l’exploitation de ces ressources, notre pays est devenu le premier producteur mondial de pétrole et de gaz, davant l’Arabie saoudite ! Et nous nous priverions de tant de richesses pour les beaux yeux de quelques activistes climatiques ? Que non!

* J’ai interdit par décret l’entrée aux Etats-Unis des refugiés et des ressortissants de sept pays musulmans: Syrie, Yemen, Irak, Iran, Liban, Soudan et Somalie. C’est une vieille promesse qui me permettra d’endiguer le flot de terroristes en provenance de ces pays;

* J’ai décrété l’arrêt de tout financement fédéral aux ONG qui soutiennent l’avortement et aux villes américaines qui accueillent des réfugiés;

* J’ai fait préparer deux autres décrets: l’un pour réduire de 40% la contribution financière des Etats-Unis aux organisations internationales (y compris l’ONU); l’autre pour abroger  l’AGOA, ce mécanisme par lequel notre pays accorde, depuis 20 ans, des facilités douanières aux produits africains exportés chez nous. Pourquoi dépenserions-nous 38 milliards de dollars annuels pour les pauvres d’autres pays alors qu’il y a des pauvres sur notre sol ? Que nous rapportent des interventions militaires dans de foutus bleds comme la Somalie ? Je ne le cache pas: l’Afrique doit être recolonisée pour renouer avec la civilisation. Je ne me suis d’ailleurs pas donné la peine d’inviter un dirigeant africain à ma cérémonie d’investiture…

* J’ai informé nos alliés européens de l’OTAN de mettre  désormais la main à la poche pour leur sécurité: les Etats-Unis n’engageront plus sur fonds propres et avec leurs seuls armes des guerres qui profitent à l’ensemble des membres de l’OTAN!

* J’ai mis les pétro-monarchies du Golfe en demeure: si elles veulent continuer à bénéficier du parapluie américain contre les menaces iraniennes, elles doivent passer par la caisse et quand je parle de caisse, il ne s’agit pas de menue monnaie !

Les mauvaises langues me décrivent sous les traits d’un leader d’extrême Droite. Des commentateurs vont jusqu’à me comparer à Hitler ou à un roi du Moyen Age. Je m’en contrefiche ! Ma conviction ? Le soleil doit briller pour l’Amérique et le reste du monde compte à mes yeux pour des haricots. Ma logique est simple comme bonjour: « America first! » (« L’Amérique d’abord! »). J’ai fait breveter, comme une marque commerciale exclusive, mon slogan de campagne de 2016: « Make America great again » (« Redonner sa grandeur à l’Amérique »). Comme je suis certain de réussir mon premier mandat, j’ai aussi fait breveter le slogan que j’utiliserai aux élections de 2020: « Keep America great » (« Maintenir la grandeur de l’Amérique »).

En dénonçant les traités de libre échange initiés par mes prédécesseurs, je vise trois choses :

* Ne pas faire la moindre faveur commerciale à quelque pays que ce soit;

* Obliger les autres pays à travers avec nous de manière bilatérale, donc en position de faiblesse;

* Instituer des droits de douane systématiques pour remplir les caisses de l’Etat américain;

* Obliger les entreprises américaines à investir sur le seul sol américain et à recruter uniquement des Américains.

Je vais restaurer la puissance économique américaine; je serai le plus grand créateur d’emplois que Dieu en envoyé sur Terre. Oh! Je la presse me déteste ! Je la déteste tout autant. Je préfère m’exprimer sur le réseau social Twitter où l’on ne déforme pas mes messages. Ce sont ces maudits journalistes qui racontent que je suis en train de détruire les systèmes mondiaux et les valeurs américaines. Question: les Américains veulent-ils un pays prospère ou des systèmes mondiaux ?

Tiékorobani

 

Source: proces-verbal

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