Cette semaine, sur les ondes de radios, les marchés et autres places publiques, les commentaires vont bon train sur la femme de Zorro ressuscitée à Gondwana City, la capitale du Gondwana. Si Zorro agissait à cheval, par ces temps modernes, il se serait servi certainement d’un véhicule blindé pour se déplacer, comme a fait sa femme apparue de jour dans la capitale du Gondwana, avec son cortège de bulldozers, pelles mécaniques et camions bennes, pour tout raser sur son passage, ne laissant derrière elle que des amas de bois et tas de ferraille.

En effet, pour démolir les kiosques et autres installations le long des rues de Gondwana City, l’empereur Kaya Magan, lui aussi ressuscité au Gondwana, à défaut de mettre la main sur Zorro, a eu la femme de Zorro. Et paf ! Mission accomplie. Partout où elle passe, tout trépasse.

Et les commerçants détaillants n’ont que leurs yeux pour pleurer et leur langue pour les maudire et aussi médire la rencontre internationale entre le colonisateur et ses anciennes colonies, cet événement au nom duquel on prétend nettoyer Gondwana City.

Mais il se trouve que parmi ces victimes il y a des durs à cuire qui ne veulent rien lâcher et se sont constitués en coordination pour faire le point sur les dégâts et porter l’affaire devant les tribunaux, avec l’appui d’un pool d’avocats. Ils ont affirmé haut et fort que les responsables de leurs organisations professionnelles ne les défendent pas pour avoir vendu leur âme au diable.

Une façon certainement de rappeler que les histoires de Zorro, c’est de la pure fiction et qu’au  Gondwana, même s’il est un Royaume sur lequel règne la famille Kaya Magan, on ne peut se permettre de détruire les biens d’autrui et ensuite les humilier par des déclarations osées, à la limite de la provocation.

C’est dans cette atmosphère qu’on prévoit d’organiser les élections communales dans seulement trois mois et demi, après avoir dressé les déguerpis contre les maires actuellement en poste, prétextant que «c’est eux qui ont indiqué à la femme de Zorro Bulldozer les sites à casser».

A Gondwana City, tout est mis en œuvre pour recevoir en grandes pompes le roi colonisateur, qui sera entouré de ses complices d’Afrique, pour venir parader à Gondwana City pendant deux jours, pour la gloire et l’honneur de Kaya Magan.

A leur départ, Gondwana retrouvera sa débrouille quotidienne, cherchant tout le temps à tirer la queue du diable (s’ils le voient d’ailleurs).

Mais en attendant, Gondwana, régulièrement endeuillé par des pertes de combattants au front, ne réalisait pas encore qu’il est resté une République bananière qui n’a pas droit à l’équipement militaire moderne dont l’arme aérien, pour se contenter du minimum. Alors qu’un ancien ministre de la Défense, défenestré suite à des histoires de surfacturation, a élevé le ton en fin de semaine dernière pour prodiguer des leçons en ce qui concerne la gestion sécuritaire du pays. C’est bien ça le Gondwana où on est plus prolixe lorsque l’on perd son strapontin.

Citoyen Gondwanien

Source: journallesphynxmali