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Chronique du Mali : Produits consensuels ‘’made in Mali’’

Le Président IBK a compris enfin là où il devait commencer. Après une première rencontre (le 26 février),  puis une seconde (le 5 mars), en l’espace d’une semaine, le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé et le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita forment déjà un duo soufflant dans la même trompette. Chacun en mission pour le Mali, dans la pure tradition de fabrique de produits consensuels ‘’made in Mali’’, suivant une démarche inclusive et à l’usage des Maliens. A la recherche de solutions aux problèmes du Mali, on comprend que « inclusion » et le « consensus » sont devenus les maîtres mots, qui étaient loin de figurer dans le lexique à l’usage d’IBK.

Après l’avoir choisi en 2013 par un score de plébiscite, pour tirer le Mali du gouffre dans lequel il a sombré depuis 2012, les Maliens auront attendu tout le long du premier mandat, puis l’entame du second sans voir la moindre amorce d’un dialogue politique sincère, à l’initiative du chef de l’Etat, pour chercher des pistes de solution consensuelle aux maux qui rongent le Mali. Le Président élu s’est refusé de considérer l’« Accord préliminaire de Ouagadougou à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs », signé le 18 juin 2013 entre la République du Mali et les groupes armés rebelles. Avant de se raviser après la bataille perdue de Kidal en mai 2014, sous l’égide du Premier ministre Moussa Mara. L’accord finalement scellé à Alger l’a été dans des rapports de force défavorable. Que de temps perdu, pendant que la descente aux enfers du pays s’est poursuivie dans le nord, le centre et la psychose partout. Pendant ce temps, le vaillant peuple du Mali est resté debout et ne s’est jamais couché. Par deux fois (2013 et 2018), le président du parti pour la Renaissance nationale (Parena) Tiebilé Dramé renonce à participer à l’élection présidentielle, portant le flambeau de la lutte, de « Antè a bana » au « Front pour la Sauvegarde de la Démocratie » (FSD). Cette résistance n’a reçu comme réponse qu’interdiction de manifester et répression sauvage. Les rencontres du 26 février et du 5 mars entre le Président IBK et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, sont l’aboutissement d’une lutte de longue haleine dans la droite ligne de la tradition républicaine tenue par ses meneurs : Me Amidou Diabaté, Mme Sy Kadiatou Sow, Ali Nouhoun Diallo, Djiguiba Kéita PPR, Me Demba Traoré, Dr Soumana Sako, Dr Oumar Mariko, Mme Kadidia Fofana, Nouhoun Togo et autres.

Ainsi IBK et Soumaïla Cissé se sont rencontrés trois fois hors cameras, sans séances photos des deux hommes, ni au début ni à la fin de leur tête-à-tête.  On dit que le quatrième pouvoir n’est pas la tasse de thé du boss de Koulouba. A cet effet, il reste motus et bouche cousue! A l’opposée, le chef de file de l’opposition est à cheval sur la communication, les Maliens ont d’ailleurs appris l’annonce desdites rencontres à travers les post tweeter et face book de Tiebilé Dramé, membre du Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD) et président du parti pour la Renaissance nationale (Parena).

A la fin de chacune de ses deux rencontres avec IBK, Soumaïla Cissé a accordé un entretien aux hommes de media. De ces entretiens, on dénote une répartition des taches pour aboutir à un consensus des Maliens sur les questions nationales, ainsi que leurs solutions, suivant une démarche concertée. Ainsi, pendant que le Président IBK rencontre la classe politiques, les chefs de partis et les anciens Premier ministres, Soumaïla Cissé, lui, va à la rencontre des anciens chefs de l’Etat malien. C’est dans ce cadre que se situent les rencontres du chef de file de l’opposition avec les anciens chefs d’Etat : le Général Moussa Traoré, Dioncounda Traoré et Alpha Oumar Konaré et un coup de file à Amadou Toumani Touré, nous dit-on.

« Aujourd’hui, nous avons essayé de trouver un mode opératoire pour pouvoir avancer. Nous sommes convaincus qu’il faut un dialogue élargi à l’ensemble des forces vives du pays », a déclaré Soumaïla Cissé après sa deuxième rencontre avec IBK. Il est urgent aujourd’hui, comme hier, d’avancer vers un consensus pour rassembler le maximum des forces vives de ce pays et faire face à la crise multidimensionnelle. Ce qui apparait aujourd’hui comme une évidence, est le crédit de l’opposition, son sens de la responsabilité et de non violence. Avec ce vent qui souffle comme une dynamique de resserrement des rangs au niveau national, a-t-on encore le droit de pécher ?

B. Daou

Source: Le Républicain

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