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Christian Gailly : mort du romancier des Herbes Folles Nouveau

EDITION-LITTERATURE-CHRISTIAN GAILLY

L’écrivain Christian Gailly est mort vendredi, à l’âge de 70 ans. Alain Resnais avait notamment adapté son roman L’Incident devenu Les Herbes folles, en 2009.

Mort vendredi à l’âge de 70 ans, Christian Gailly laisse une quinzaine de livres courts, tous parus aux éditions de Minuit, formant une œuvre dont la musique est la principale inspiratrice. Si l’auteur de L’Incident avait abandonné le jazz pour l’écriture, mais avait gardé le sens du rythme et de l’harmonie. Dans ses romans, il racontait les amours impossibles, la solitude, la maladie, la mort. Il parvenait à garder l’équilibre sur une périlleuse ligne de crête: des tragédies du quotidien racontées avec une certaine légèreté, parfois même une sorte de gaieté.

Chauffagiste et passionné de saxophone

Né à Paris en 1943, Christian Gailly est venu assez tardivement l’écriture. Il a voué dès le plus jeune âge une passion pour le saxophone, instrument qu’il découvre à 16 ans grâce à son père qui lui en offre un. Il devient saxophoniste et exerce, parallèlement, le métier de chauffagiste. Il fait aussi des études, s’intéresse à la psychanalyse. C’est au cours de son analyse qu’il découvre son besoin de jouer avec les mots.

Christian Gailly publie son premier roman à l’âge de 44 ans, Dit-il, en 1987. D’autres suivent, en rafale: K622, en 1989 ; L’Air, en 1991 ; Dring, en 1992, ou encore Les Fleurs, en 1993… Dans ces courtes fictions, l’auteur ne se départ jamais de son style syncopé, jouant avec audace de sa phrase. Dans Dernier amour, en 2004, il met en scène les derniers mois d’un musicien malade, se retirant dans sa maison de campagne avec l’intention de se suicider…

Les lecteurs ont été sensibles au charme particulier de ses livres et ont réservé un bel accueil à plusieurs de ses romans, notamment Un soir au club, prix du Livre Inter en 2002 et L’incident.

Un style toujours en état de téléscopage

Récemment, le cinéma s’est intéressé à deux reprises aux romans de cet esthète musical: Alain Resnais adapte L’incident en 2009. «Un soir, rappelle Resnais, j’avais entendu le romancier Christian Gailly parler de ses romans sur France Culture. J’ai trouvé sa voix séduisante, ironique, avec ce timbre charmeur, jazzy, qui me plaît également beaucoup chez les acteurs. J’ai retenu son nom. Il était prévu que je fasse un film ­adapté d’une pièce de théâtre. Finalement, comme je n’en ai pas trouvé, un soir, dans la pile de livres sur la moquette, j’ai repéré Gailly. Cela m’a rappelé l’émission…»

Et Resnais de poursuivre: «L’Incident m’a paru le plus amusant de ses livres à tourner. Sur le plan dramatique, à cause de l’action et des personnages. Le problème pour moi, consistait à ne pas copier stérilement son style, mais à trouver des équivalences visuelles. Cocteau disait: «Il faut toujours copier, parce que si vous avez du talent, vous ne saurez pas le faire. Vous imaginerez copier et vous ferez tout à fait autre chose.» Le style de Christian Gailly, ses mots, ses phrases, ses métaphores, sont toujours en état de téléscopage. En découvrant que Gailly avait été vingt ans saxophoniste dans une petite formation, j’ai compris que j’étais dans le ton juste, dès lors que j’entendais du jazz dans ses audaces stylistiques, dans ses sautes temporelles, ses court-circuitages entre le passé, le présent et le futur.»

La même année, le réalisateur Jean Achache transpose Un soir au club sur grand écran, avec Thierry Hancisse et Élise Caron.

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