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Choguel Maïga : Imperator !

Pour avoir tenu tête à la France, osé dire la vérité au monde entier sur l’intervention des forces étrangères au Mali à la tribune de la 76e Assemblée générale de l’ONU, le Premier ministre, Choguel Kokalla MAÏGA a été triomphalement accueilli, hier mardi, par des milliers de personnes à l’aéroport international de Bamako.

 

Invité à prendre la parole à l’Assemblée générale de l’ONU, le chef du gouvernement malien n’a pas lésiné sur les mots pour décrire la situation sécuritaire difficile que connaît le pays, malgré la présence de nombreuses forces militaires sur le territoire national.
En outre, spécifiquement, sur la coopération militaire entre le Mali et la France, le Premier ministre a indiqué qu’il reste sur sa faim et a déploré le mépris de l’ancienne puissance qui a pris des décisions unilatérales
Des propos jugés courageux et audacieux par des Maliens qui ont décidé hier de lui réserver un accueil populaire pour lui réitérer leur soutien et solidarité. A sa descente de l’avion, aux environs de 14 heures, il a été accueilli par des membres du gouvernement ; des responsables des organisations de la société civile ; des autorités coutumières et traditionnelles.
Aux alentours de l’aéroport international Président Modibo KEITA Bamako-Sénou, des centaines de manifestants étaient amassés brandissant des messages hostiles à la France : « A bas la France », « A bas les pro-français ». Ces antis de la politique française au Mali brandissaient le drapeau russe tout en appelant les nouvelles autorités à privilégier la coopération avec ce pays.
La mobilisation était également l’occasion pour certains de réclamer la prorogation de la durée de la transition. Sur des pancartes et banderoles, on pouvait lire : « Oui à la prorogation de la transition ».
Tenant les couleurs nationales, un manifestant très excité déclare : « Après les drames de Ogossagou, maintenant on a la solution à notre problème. On ne recule pas. On est prêt à mourir pour que ce pays soit construit. Aussi, nous sommes prêts à mourir pour celui qui met l’intérêt général au-dessus de tout ».
Il justifie sa mobilisation par le besoin de témoigner tout son soutien aux autorités de la transition qui tiennent des discours de vérité devant la communauté internationale.
Selon lui, rien ne doit plus se passer comme avant. L’Etat doit s’assumer et agir en conséquence pour un nouveau départ.
A côté, cet autre jeune ajoute :
« Je suis là pour dire merci à Choguel MAÏGA d’avoir dit haut ce que certains dirigeants pensaient, mais qui ont manqué de courage pour le dire. Depuis 30 ans, aucun responsable malien n’a pu dire ce genre de vérité à la communauté internationale à l’occasion d’une Assemblée générale de l’ONU ».
Pour lui, le combat du retour du Mali sur la scène internationale doit être celui de tous les Maliens et non d’un clan. C’est pourquoi justifie-t-il sa présence à cet accueil.
Quant à la Présidente de l’Association des veuves militaires, Mme KEITA Djénéba KEITA, le discours du Premier ministre enlève l’épine du pied de tous les Maliens.
« On espère qu’à partir de cette prise de conscience, le Mali aura définitivement sa souveraineté vis-à-vis de la France. Choguel a donné le ton, maintenant il appartient au peuple de poser les actions pour la continuité de ce courage en vue du maintien de ce cap», a exhorté la Présidente de l’Association des veuves militaires.
Pour sa part, Adama DICKO membre de la jeunesse du M5-RFP commente le discours du Premier ministre comme une analyse de l’échec de la France au Mali. L’ancien colon a prouvé au monde entier qu’il n’a pas la solution aux problèmes sécuritaires au Mali, a-t-il insisté. A cet effet, le jeune du M5-RFP appelle au retrait des troupes françaises du territoire national.
En lieu et place, il suggère aux autorités de la transition d’envisager d’autres coopérations pour mettre fin à nos problèmes de sécurité.
De son côté, Ibrahim DICKO indique que l’audace et le courage du Premier ministre méritent d’être salués et encouragés.
« Il fallait que je vienne lui rendre un hommage. Puisque le discours du Premier ministre recense les vrais problèmes des Maliens. Il faut qu’on ait des hommes qui s’assument et qui agissent ainsi. Cette démarche de vérité est le signe que le pays est sur la trajectoire d’un Mali nouveau. C’est un événement mémorable », a déclaré M. DICKO.
Pour beaucoup, les propos de Choguel Kokalla MAÏGA honorent tout le Mali et toute l’Afrique. Il a tenu son discours là où il fallait au moment opportun. Après Modibo KEITA, aucun responsable malien n’a eu ce courage de dire de telles vérités à la communauté internationale.
Après les salutations avec les officiels à l’aéroport international suivies de son bain de foule, le Premier ministre s’est dirigé directement vers Palais de Koulouba où il était attendu par le président de la Transition Assimi GOITA pour un compte-rendu de sa mission.
Après son audience de quelques minutes avec le président de la Transition, il a accordé une interview à la presse en langue nationale bamanan kan.
«Le message que je suis allé livrer à l’ONU, c’est le sentiment du peuple malien», a indiqué le Premier ministre en rappelant que le Mali respecterait ses engagements dans la lutte contre le terroriste.
Toutefois, il affirme que le Mali veut exercer pleinement sa souveraineté dans le cadre de la défense de sa sécurité. A cet effet, souligne-t-il, le Mali ne souhaite plus prendre en amont l’avis de quelqu’un d’autre avant d’agir.
Aussi, il a appelé les Maliens à l’union sacrée pour vaincre le terrorisme, tout en rappelant que le peuple malien n’est pas ingrat envers ses partenaires. Mais, son souci est la paix, la sécurité, a souligné le Premier ministre. Donc, le Mali n’est contre personne, insiste-t-il.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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