La prise de sanctions par la CEDEAO contre le Mali a suscité des réactions de la part de certains Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. Des citoyens comme Choguel Kokalla Maiga démontrent des violations des textes régissant l’organisation sous régionale par les présidents africains. Le président du comité stratégique du M5 a d’abord rappelé qu’il n’y a pas eu de coup d’État au Mali. « Le 18 août 2020, le président du Mali a démissionné en dissolvant l’Assemblée nationale et son gouvernement. Ouvrant du coup la voie à une transition pacifique. Certains sont en train de s’évertuer ce parachèvement de la lutte du peuple malien en le transformant en un coup d’État classique. Il n’en est pas un, c’est le fruit de la lutte héroïque du peuple qui a abouti ce jour-là », a-t-il confié.
Selon le leader politique, le président de la commission de la CEDEAO s’est, juste après ce départ de l’ex-président Keita, précipité en faisant des communiqués. « Le président de la commission a fait deux communiqués en 20 minutes d’intervalle, annonçant des sanctions contre le peuple malien. Nous voulons lui dire que la CEDEAO est née au Mali en 1995.Elle est l’enfant du Mali et a été créée sur l’initiative de l’ex-président du Mali avec son homologue du Nigéria », confie Choguel Kokalla Maiga.Et de soutenir que cette décision de l’organisation sous-régionale n’est pas compréhensible : « Nous ne comprenons pas pourquoi la CEDEAO s’en prend à notre peuple aujourd’hui », a-t-il dit tout en clarifiant: « Nous voulons dire au président de la commission de la CEDEAO qu’il aille mieux lire les textes de la CEDEAO et les conventions internationales. Parce que ces textes ne lui autorisent pas à prendre des sanctions contre un peuple. Les sanctions c’est plutôt contre les gouvernements ».
D’après lui, ces punitions venant de la CEDEAO doivent émaner d’une conférence issue des Chefs d’État et non du bureau d’un président de la commission. Au sujet de l’embargo, Choguel a été on ne peut plus clair : « Nous avons entendu des sanctions prises contre notre peuple, nous continuons à croire que la CEDEAO est l’organisation des peuples et non une organisation des chefs d’Etats ». Contre le Mali, les décisions adoptées par l’organisation ne reflètent pas, selon Choguel, la convention et le protocole de la CEDEAO. « Pour prendre des sanctions contre un État comme le Mali, fermant les frontières, il faut que la conférence des Chefs d’État le décide et que ça soit approuvé par le conseil de sécurité de l’ONU. Ce qui n’a pas été le cas », a-t-il déploré, parlant de l’embargo sur le Mali. Et de poursuivre en ces termes : « Nous allons démontrer aux fonctionnaires de la CEDEAO, tout comme aux chefs d’État que la convention sur le droit de mer signée le 10 décembre 1982 ne permet pas de prendre des sanctions contre un pays qui n’a pas de sortie sur la mer. Cette convention a été ratifiée par le Mali le 18 juillet 1985. Donc, dit-il, nous renvoyons les fonctionnaires de la CEDEAO à apprendre leur leçon de droit international ».
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays-Mali