Lors de la cérémonie de clôture des festivités du Maouloud 2017, au Stade 26 Mars de Yirimadio, en Commune VI du District de Bamako, le Président IBK a annoncé l’attribution de 150 hectares au Guide suprême des Ançars, Chérif Ousmane Madani Haïdara. Comme une traînée de poudre, la nouvelle s’est aussitôt répandue dans tout Bamako et a même suscité de grincement des dents entre les sectes islamiques de la place. Il y a eu des polémiques dans tous les recoins du pays.
En effet, les lieux de prêches étaient devenus des scènes de discussions et d’interprétations tendancieuses entre les adeptes des leaders religieux les plus en vue. Ce qui a même provoqué un sentiment de méfiance chez certains Religieux à l’égard d’IBK. Bref, pour les uns l’offre est licite. Pour les autres, il s’agit d’un cadeau discriminatoire. Manière de s’acheter des consciences de Haïdara et ses adeptes. Donc, il s’agit d’une promesse ou d’un geste à but électoraliste.
En tout état de cause, voilà qu’après des mois et des mois, depuis l’annonce faite par IBK, rien n’est réglé au plan administratif concrétisant le don. Interrogé là-dessus, Chérif Ousmane Madani Haïdara jure de n’avoir toujours rien reçu de la part du Kankélentigui qui avait pourtant rassuré que : «Tous les dossiers sont prêts».
Pour preuve, dans un enregistrement audio fait lors d’un prêche récent, le Chérif de Banconi-Djenguinèbougou n’est pas allé avec le dos de la cuillère: «Le Président de la République, lors des festivités de Maouloud, a promis 150 ha à tous les musulmans du Mali ; mais jusqu’à présent, au nom de Dieu, rien , rien du tout », dit-il avant de préciser qu’il n’a jamais tendu sa main à qui que ce soit pour des fins personnelles.
Décidément, rien ne va plus entre Koulouba et les Chefs religieux qui sont sans doute les plus grandes forces sensibles du pays ; car, les 98% de la population malienne sont musulmans. Aussi, au mois de janvier dernier, le Président du Haut Conseil Islamique, l’Imam Mahmoud Dicko parlait de la faillite de l’État et de la gouvernance chaotique: « L’État fait semblant d’exister, mais, en réalité, il n’existe presque pas. C’est une mauvaise gouvernance. On devient du jour au lendemain millionnaire, milliardaire…».
IBK aura-t-il une seconde chance auprès des Chefs religieux pour le scrutin présidentiel du 29 juillet prochain ?
Un rêve difficile à réaliser …..
Seydou Konaté, Stagiaire : LE COMBAT
Source : Le combat