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Cheick Mouctary Diarra : UN PIONNIER DE LA PRESSE RANGE LA PLUME

C’est avec une très grande tristesse que la direction, le personnel de l’AMAP et l’ensemble de la presse ont appris, lundi 1er avril, le décès de Cheick Mouctary Diarra. Ce grand journaliste fut le premier directeur général de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), premier secrétaire général de l’Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), premier secrétaire général de l’Union des journalistes africains.
Dans sa carrière administrative, Cheick Mouctary Diarra fut également conseiller au ministère de l’Information en 1990, ambassadeur du Mali au Sénégal y compris les juridictions de la Gambie et de la Guinée Bissau de 1995 à 1997 ; puis ambassadeur du Mali en France, incluant les juridictions du Portugal, du Vatican, de l’Ordre de Malte et auprès de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) de 2014 à 2016.

Grand officier de l’Ordre national du Mali et Commandeur de l’Ordre national de la Légion d’honneur de France, ce grand commis de l’Etat est décédé à l’âge de 80 ans. Le natif de Ségou a été de tous les combats pour la liberté d’expression.
C’est en 1963 que le jeune Cheick Mouctary Diarra arriva à Dakar au Sénégal comme étudiant à la Faculté de journalisme de l’Université de Dakar. Il milita en même temps dans des organisations estudiantines. Ensuite, il partit pour un stage en France, précisément au journal « La République du Centre » en 1966. Il retourna ensuite à Dakar où de graves troubles secouaient l’université. Il fut donc obligé de se rendre au Dahomey, actuel Bénin.
Cheick Mouctary Diarra revint au Mali en 1970 et entra au quotidien national L’Essor. Le 12 août 1970, il fut nommé rédacteur en chef de cet organe. En 1977, il fut promu directeur de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP), nouvellement créée et désormais éditrice de L’Essor.
De 1970 à 1990, Cheick Diarra animait une chronique intitulée : «Pourquoi ne pas le dire ?», publiée à la Une de L’Essor avec le pseudonyme Tiéfing.
En 1977, Gaoussou Drabo et Mamadou Kaba, deux grands journalistes, proposèrent respectivement le supplément « Podium » pour les sports et la culture, et le supplément « Sundjata » pour la société et l’économie. Des propositions que le directeur Cheick Diarra accepta volontiers, car elles permettaient d’intéresser les lecteurs, en plus de l’information officielle du Comité militaire de libération nationale (CMLN). La même année, « Podium » commença à paraître et fit le bonheur des amateurs des sports et de la culture. Quant à Sundjata, il arrivera sur le marché un an plus tard, en 1978.
Cheick Mouctary Diarra était à la fois un grand journaliste et un membre d’un groupe d’intellectuels qui militaient dans des partis clandestins. Ce groupe comprenait notamment Alpha Oumar Konaré, ancien président de la République et Soumeylou Boubèye Maïga, actuel Premier ministre. Dans la clandestinité, il participa à la création du Journal Les Echos en 1987.
Journaliste chevronné, homme politique, diplomate, Cheick Mouctary Diarra était aussi un écrivain. En 2014, il a publié aux éditions Jamana le recueil de poèmes «Bribes».
Dors en paix cher doyen.

Youssouf DOUMBIA

L’Essor

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