Il ne s’affiche quasi jamais médiatiquement alors qu’il est un maillon indispensable au sein des différents groupes armés qu’il a eu à fréquenter. Cheick Ag Haoussa, celui qui est considéré par certains comme le vrai fondateur d’Ançar Dine s’exprime sur les relations du HCUA, mouvement dont il est l’actuel chef de la branche militaire, avec les autres groupes armés.

S’agissant du MNLA, l’ancien d’Ançar Dine, est formel : « Le premier partenaire du HCUA contre le gouvernement malien est connu. C’est le MNLA car on le même ennemi en commun. »

Lorsqu’il est interrogé sur les liens de son groupe avec les islamistes d’AQMI et du MUJAO, Cheick Ag Haoussa s’empresse de répondre : « aucun lien ! ». Il confirme toutefois leur présence dans « cette zone ».

Le journaliste de sahelien.com (le media qui diffuse la vidéo de son interview) occultera de le questionner sur les rapports qu’il entretiendrait encore aujourd’hui avec son ancien camarade d’Ançar Dine, Iyad Ag Ghaly.

Cheick Ag Haoussa et le numéro un d’Ançar Dine ont lutté côte à côte au sein de ce mouvement jusqu’à l’intervention française de janvier 2013. Il a commandé la troupe qui a attaqué le camp de l’armée malienne à Aguelhoc en 2012. Il est même soupçonné d’être le commanditaire des massacres massifs de soldats maliens après la prise du camp par ses forces.

Lorsque l’armée française investit le nord du Mali pour le libérer du joug djihadiste, il rejoint alors le MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad) qui sera plus tard fondu dans le HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad).

Le HCUA n’est pas indépendantiste mais « lutte pour le peuple de l’Azawad, pour sa religion… »

Aujourd’hui encore Cheick Ag Haoussa semble ne pas vouloir abandonner sa « lutte » pour l’islam malgré le changement de cap opéré par lui et certains de ses compagnons recyclés dans le HCUA. Il persiste et signe que le but du HCUA reste profondément religieux. Même s’il dit avoir le Mali comme ennemi commun avec le MNLA, il affirme que son mouvement, à l’origine, « n’est pas pour la division du Mali ».

« A l’origine, le but du HCUA n’est pas la division du Mali. Mais il lutte pour le peuple de l’Azawad pour sa religion, sa dignité et ses droits. »

Ces déclarations du chef militaire du HCUA ressortent l’ambiguïté dont fait toujours montre son mouvement par rapport à ses revendications. Une difficulté à cerner qui s’accentue lorsqu’il lui est demandé son avis sur un éventuel retour de l’administration malienne à Kidal.

A cette question, il répondra : « Je ne sais pas trop. Ce sujet mérite beaucoup de discussions et de débats. »

Rappelons que cette sortie médiatique, qui ressemble à une démarcation du HCUA avec les groupes islamistes, fait suite à celle fracassante d’Iyad Ag Ghaly. Dans une vidéo qu’il a fait diffuser début août le chef d’Ançar Dine menaçait ouvertement la France et affichait son alliance avec AQMI. Selon plusieurs observateurs son acte avait pour but de rappeler l’existence de son groupe. Mais aussi et surtout sa rupture avec son protecteur algérien et ses anciens alliés du HCUA.