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CHAN 2021 : L’aventure continue pour le Mali

La sélection nationale a plié contre le Congo mais n’a pas rompu. Au terme d’un match
intense et à suspense, elle a arraché sa qualification pour les demi-finales, en s’imposant 5-4 dans la séance des tirs au but. Au suivant !

 

Disons-le tout de suite, personne n’aurait crié au scandale si les Aigles locaux avaient été éliminés, samedi en quarts de finale par les Diables rouges du Congo. Et pour cause, non seulement la sélection congolaise a dominé la rencontre (malgré une possession de balle largement en faveur des Aigles, 60%) mais elle s’est également créée plus d’occasions nettes que les protégés du sélectionneur Nouhoum Diané.
Mais dans le football, dominer un match ne suffit pas souvent pour gagner et ce n’est pas forcément la meilleure sur le terrain qui gagne toujours. Souvent, les matches se jouent sur de petits détails, un mauvais marquage, une erreur individuelle, un manque de concentration ou une défaillance, bref, une action qui profite à l’adversaire ou qui lui permet de marquer. Mais quand une équipe est dominée dans le jeu pendant presque 90 minutes, qu’elle plie sans rompre et pousse son adversaire dans la séance des tirs au but pour ensuite empocher le gain de la rencontre, il y a de quoi être séduit, pour ne pas dire admiratif.

Contrairement à leurs trois matches de poules face, respectivement au Burkina Faso (1-0), au Cameroun (1-1) et au Zimbabwe (1-0), le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers ont beaucoup souffert, samedi face aux Diables rouges et avec eux, les millions de supporters qui ont suivi la rencontre à la télé. La faute, à une sélection congolaise tactiquement bien en place et qui a complètement déstabilisé le jeu des Aigles locaux par son pressing haut et sa générosité dans l’effort. Personne n’attendait les Congolais à pareille fête, surtout face aux nôtres jusque-là irréprochables sur le plan tactique et qui avaient prouvé qu’ils savaient s’adapter au jeu de l’adversaire. Mais cette fois, l’équipe a péché dans le jeu et laissé entrevoir des failles, notamment dans l’entre-jeu et en attaque et n’a dû son salut qu’à la combativité d’une arrière-garde commandée d’une main de fer par Mamadou Doumbia.

Une équipe de football, c’est aussi la complémentarité entre les différents secteurs, quand la ligne d’attaque ne parvient pas à marquer, la défense et le milieu doivent voler au secours ou, à défaut, s’employer à garder la cage inviolée. C’est ce travail que fait l’arrière-garde malienne depuis le début de ce CHAN, à l’image des deux latéraux Siaka Bagayoko «Chato» et Issaka Samaké. Non seulement les deux joueurs enchaînent les performances XXL, mais ils jouent également, avec le capitaine Djigui Diarra, le rôle d’aboyeurs sur le terrain. Toutes les équipes ont besoin de ce genre de meneurs d’hommes dans leur effectif et on ne peut que se réjouir de l’influence des deux latéraux sur le jeu des Aigles locaux. Chato et Issaka Samaké sont des atouts maîtres pour le sélectionneur Nouhoum Diané mais, samedi face aux Diables rouges, la sélection malienne a montré qu’elle avait également du caractère et savait se surpasser.

Ce nouveau visage s’est traduit d’abord par la bonne prestation de l’équipe pendant les prolongations et, ensuite, lors de la séance des tirs au but. Après 120 minutes de combat face à des Congolais très agressifs et quelque peu aidés par un arbitrage laxiste du Kényan Peter Waweru on pouvait craindre, compte-tenu de la rencontre, un fléchissement des joueurs, de part et d’autre. Il n’en a rien été, surtout du côté malien.
Aucun des cinq tireurs des Aigles locaux (voir fiche technique, ndlr) n’a tremblé, ils ont envoyé chacun le gardien congolais se balader, avec des tirs d’une précision chirurgicale. Le sang-froid et la justesse technique des cinq tireurs maliens ont donné une autre dimension à la qualification des Aigles locaux qui atteignent ainsi le dernier carré du CHAN pour la deuxième fois de leur histoire après celle de 2016 au Rwanda (défaite 0-3 en finale face à la RD Congo). L’Histoire est peut-être en marche pour le capitaine Djigui Diarra et ses coéquipiers.

Souleymane B. TOUNKARA

Samedi 30 janvier au stade Ahmadou Ahidjo
Mali-Congo : 0-0, 5-4 t.a.b.
Ils ont réussi leur tir :

Mali : Issaka Samaké, Moussa Kyabou, Makan Samabaly, Mamadou Doumbia et Mamadou Coulibaly
Congo : Julfin Ondongo, Hardy Binguila, Yann Mokombo et Pavelh Ndzila.
A raté :
Congo : Prince Mouandzu Mapata
Arbitrage du Kenyan Peter Waweru, assisté de son compatriote Gilbert Cheruiyot et du Malgache Lionel Andrianantenaina.
Mali : 
Djigui Diarra (cap), Yacouba Doumbia, Siaka Bagayoko, Issaka Samaké, Mamadou Doumbia, Sadio Kanouté, Moussa Kyabou, Ibourahima Sidibé (Makan Samabaly, 76è min), Moussa Ballo (Samou Sidibé, 91è min), Demba Diallo (Bassékou Diabaté, 67è min), Moussa Koné (Mamadou Coulibaly, 63è min).
Entraîneur : Nouhoum Diané

Congo : Pavelh Ndzila (cap), Prince Mouandza, Julfin Ondongo, Francis Nsenda, Varel Rozan, Hardy Binguila, Brel Mohendiki, Aimé Nkounkou (Yann Mokombo, 91è min), Bersyl Obassi (Jaurès Ngombé, 86è min), Gautrand Ngouenimba, Archange Bintsouka (Prince Obongo, 61è min).

Entraîneur : Barthélémy Ngatsono

Source : L’ESSOR

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