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Cérémonies sociales à Koro : LE CAMP DE LA SOBRIETE CONTRE LE PARTI DES FASTES

dogon

 

La communauté dogon en général et les « Gourou » en particulier, descendants d’Anaye fondateur de Koro, restent très attachés à leurs traditions qu’ils préservent et protègent jalousement. Il se trouve que ces traditions sont aujourd’hui mises à rude épreuve du fait de la religion ou sous l’influence de pratiques venues d’ailleurs.
Dans le temps, les cérémonies de mariage, de baptême et de funérailles se déroulaient dans la plus grande sobriété. Mais ces dernières années, d’autres manières d’organiser ces cérémonies ont gagné du terrain au point de reléguer les anciennes pratiques au second plan.
Aujourd’hui, le temps est aux « fastes » (dans le contexte local) qui nécessitent des dépenses relativement conséquentes. Pour stopper cette tendance, le conseil de village a tout simplement pris la décision d’interdire certaines pratiques nouvelles qui s’installaient, sous peine d’une amende de 300.000 Fcfa.
Cette décision prise en décembre 2015 avait été bien suivie dans un premier temps et les différentes cérémonies avaient renoué avec la simplicité. Mais comme on pouvait s’en douter, toute la population n’avait pas adhéré à la décision du conseil de village. Si en majorité, les hommes l’ont approuvé, il en va autrement des femmes, des griots et autres hommes de caste, et des disc-jockeys chargés de l’animation lors des mariages et baptêmes. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas caché leur hostilité à la décision du conseil de village, certains car elle leur ôtait le pain de la bouche.
Les associations de femmes de la ville, sous l’impulsion de l’antenne locale la CAFO, sont entrées en action la semaine dernière. Pour elles, chacun est libre d’organiser ses cérémonies comme il l’entend et avec les moyens dont il dispose. Elles ont d’abord rencontré les autorités administratives, politiques, judiciaires de la ville puis les notabilités.
Partout, elles ont fait comprendre qu’elles n’adhéraient pas à la décision du conseil de village qui, selon elles, n’a pas la prérogative d’imposer des « lois ». En plus, elles se plaignent de n’avoir pas été associées à l’adoption de cette convention sociale.
Actuellement, le bras de fer alimente les débats à Koro. Et chaque camp campe sur sa position. Espérons que les différentes parties arriveront à trouver un compromis. Pour ne pas gâcher les fêtes à venir.
M. NIANGALY
AMAP-Koro

 

Source : Essor

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