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Cérémonies sociales à Bamako : Les bons comptes font les bons amis

Les cadeaux reçus lors des baptêmes et des mariages sont autant de dettes à rembourser. Et la qualité et la quantité sont importantes

L’honneur ne se refuse pas. Toutes les maîtresses de maison sont fières et très honorées de recevoir de nombreux invités à leur cérémonie sociale de baptême ou de mariage. La foule de participants traduit la place qu’occupe la famille qui reçoit dans la société. Mais la quantité et la qualité de cadeaux offerts aux nouveaux mariés ou au nouveau né au cours de ces événements heureux, reflètent les capacités financières des hôtes et la reconnaissance sociale de la participation des parents à toutes les cérémonies sociales organisées dans le village ou le quartier. Offrir ou recevoir des cadeaux repose sur le principe de la réciprocité qui commande de savoir rendre plus que ce que l’on a reçu.

À Hamadallaye, cet après -midi, sous le soleil ardant, dans une rue de ce vieux quartier de Bamako,   une foule déchainée, avec à sa tête Kadia, poursuit deux jeunes dames. Les poursuivantes sont décidées à en découdre avec elles. Essoufflée par la course, encouragée par le cri de la foule, Kadia assiège ses adversaires. C’était devant la concession de la famille Traoré où les deux dames ont trouvé refuge. Elle jure de s’éterniser au portail, s’il le faut pour faire payer l’insolence à celles qui l’ont sous estimée.

La scène se passe dans la rue 105 à 500 m du lycée Prosper Kamara. Que s’est t- il passé ? Kadia n’est pas en mesure de répondre, elle est aveuglée par la colère, et profère des injures. Sa sœur Assan cherche à la raisonner et l’invite à rebrousser chemin. La grande sœur de Kadia témoigne :  « Quand Kadia a accouché, il y a deux ans, son amie devenue son adversaire lui a apporté une soupe de poulet, et Kadia recevra de cette même amie le jour du baptême une pièce de six pagnes ‘’ Hiterget’’ et 10,000 Fcfa. Après l’accouchement de Mama, la partie adverse, Kadia lui offrira une soupe de tripes et un pagne «  trois pièces » bas de gamme le jour du baptême ». Mama n’a pas attendu longtemps pour exprimer sa réprobation . Après le baptême, elle a quitté son quartier, le Badialan II, pour se rendre à Hamadallaye dans la famille de Kadia pour demander à être remboursée. Le témoin Assan relate qu’elle a l’habitude de participer aux cérémonies sociales de la famille de Mama. Quand sa maman est décédée, dit-elle, j’ai fait le déplacement jusqu’à Sikasso pour assister aux obsèques.

Nos deux familles se fréquentent depuis des années. Elle aurait dû se confier à moi, au lieu de tancer ainsi ma sœur. » Pourtant Assan comprend que Mama soit déçue en constatant que son amie Kadia n’a pas été à la hauteur de leur amitié. Mais elle n’aurait pas dû se comporter de telle manière. Elle a eu tort   de retourner à Kadia son présent et exiger que celle-ci lui offre un cadeau haut de gamme. Selon les explications de la sœur aînée, les deux dames en sont arrivées aux mains après des échanges vifs. L’égale considération sociale imposée par les cadeaux. La bataille visiblement a été remportée par Kadia appuyée par des éléments des familles voisines. Les habitants du quartier ont estimé que l’amie venue du Badialan II est coupable d’agression à domicile sur Kadia. Celle-ci a bénéficié d’une grâce, celle de la légitime défense aux yeux des familles voisines. Pour échapper à la vindicte populaire Mama et son accompagnatrice se sont sauvées pour se réfugier dans la cour de la famille Traoré.

Aujourd’hui, les cérémonies de baptême ont reçu le sobriquet de ‘ « fadew kéné » en bambara. Ce qui peut se comprendre ainsi« Je te donne un beau cadeau. En retour tu me donneras un beau cadeau’’. Et   gare à celle qui ne s’exécute pas en temps et en heure.     Quand ce sujet est abordé dans un salon de tatouage, Sitan Kanté, toute remontée témoigne qu’elle ne peut pas travailler pour honorer des amies, et qu’à leur tour elles ne fassent pas autant pour elle. « La grossesse dure 9 mois. Si elles ne sont pas de mauvaise foi,   toutes celles qui veulent t’honorer ce jour là, auront eu largement le temps », vocifère-t-elle.

En effet Sitan Kanté a déjà réglé ses comptes avec des amies incorrectes. Le lendemain du baptême de son fils, elle a appelé une copine pour la sermonner en ces termes : « Mah je ne t’ai pas vue au baptême de mon bébé, mais c’est ton problème. Garde moi le pagne que je t’ai offert pour le baptême de ton fils. Je viens de ce pas reprendre mon cadeau ». D’un quartier à un autre, celle qui n’accepte pas d’être traitée par dessus-la jambe est partie récupérer son pagne. Et elle le fait savoir, avec fierté, à qui veut l’entendre. Au Mali les grandes dames se mettent en valeur. Elles portent de coûteux grands boubous , des bijoux en or ou en plaqués, des foulards soigneusement attachés, de maquillages à couper le souffle .

Et quel sourire quand elles entament la distribution des billets de banque. Chacune a son secret pour rendre vivantes les cérémonies sociales. Avant ces jours spéciaux, elles se soucient uniquement de collecter les parures pour paraitre sublimes le jour « J ».

Elles se battent dans les marchés, les services publics et privés, sur le créneau des petits métiers, pour se donner les moyens financiers d’être indépendantes, de se faire voir, et donner l’impression à ceux qui sont hors de nos frontières que le Mali est le pays des merveilles. Elles n’hésitent point à liquider les économies de plusieurs mois de travail au cours de ces cérémonies sociales.

Mme Fall Djeneba loge à Sébenikoro, elle est la seconde femme de M. Fall. Elle a accouché pendant le mois de ramadan. Le moment n’était pas propice pour les cérémonies fastueuses. Le baptême a été reporté. Ce temps a permis à Mme Fall et à ses proches de se préparer pour mieux narguer sa coépouse. La vedette du prochain baptême a confectionné trois tenues différentes : une pour le matin et deux pour le soir. Toutes ses amies et proches ont cousu une tenue uniforme en basin pour l’accompagner dans ses moments de folie des grandeurs.

Maïmouna SOW

 

Le conjoint, un allié puissant contre le cancer

Selon une étude américaine, le fait d’être marié est associé à un taux de survie plus élevée chez les patients atteints de cancer. Contrairement aux idées reçues, le statut socio-économique et les ressources financières du couple auraient très peu d’incidence sur la guérison. En revanche, les soins, le soutien, l’écoute et le lien émotionnel joueraient un rôle primordial.

Avoir quelqu’un à ses côtés dans l’épreuve de la maladie améliore les chances de survie. Selon les chercheurs de l’institut de prévention du cancer de Californie aux États unis, un conjoint aux petits soins aide à combattre le cancer.

Cette conclusion peut paraître évidente, mais du point de vue des malades célibataires, les résultats, publiés dans la revue Cancer, interpellent. Le taux de mortalité est 27% plus élevé chez les hommes célibataires que les hommes mariés et 19 % chez les femmes. Le Dr Scarlett Lin Gomez et son équipe se sont intéressés à 800.000 patients à qui on a diagnostiqué un cancer entre 2000 et 2009.

L’étude révèle que les ressources financières n’avaient pas beaucoup d’impact sur les chances de guérison d’une personne se battant contre le cancer. En revanche, être conduit régulièrement chez le médecin, bénéficier de bons petits plats, être coaché pour prendre ses médicaments, écouté et aimé sur le long terme améliore clairement l’état de santé en réduisant le stress notamment.

Pour les chercheurs, ces travaux montrent à quel point il est vital pour les malades vivant seuls de faire appel à des amis, à de la famille pour faire face au traitement de la maladie.

Il ne s’agit pas de trouver un mari ou une femme pour l’occasion, mais de renforcer les liens sociaux et les relations qui ont du sens, avec la famille par exemple, pour obtenir l’assistance logistique nécessaire et de la tendresse.

À l’occasion de ces travaux, les chercheurs rappellent que vivre en couple sur le long terme améliore la santé et la qualité de vie en général. L’espérance de vie des gens qui vieillissent en couple est supérieure à celles des personnes âgées vivant seules.

AFP/Relaxnews

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