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Cercle de Yélimané, : Un élu pourfend l’autorité coutumière et spolie des commerçants

Kersignane est un village soninké dans la commune de Diafounou, cercle de Yélimané. L’actuel maire de la commune, Tamassa Kébé est de nos jours en très mauvais termes avec la population pour une histoire de taxe, appelée communément « Djouti », ou « salé » imposée par celui-ci de manière peu orthodoxe.

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En effet, selon des témoignages reçus auprès de certains habitants, tout est parti de la volonté unilatérale du maire Tamassa Kébé  d’imposer une taxe aux commerçants, à ne pas confondre avec les détaillants. A savoir, amener tous les commerçants à payer une somme de 50 FCFA par jour à la mairie, soit 1500 FCFA par mois.  Toute chose qui a provoqué la colère des commerçants qui se posent toujours des questions sur la légalité de cette mesure, car selon les normes, les commerçants ayant leurs magasins, qui payent la patente ne devraient pas être concernés par une taxe quotidienne appelée « Djouti » ou « salé », c’est pourquoi ils ne se sont pas privés de faire savoir au maire Tamassa Kébé leur désapprobation face à cette mesure. Mecontent de cette attitude contre son autorité, le maire décide d’appliquer la loi, sa loi édictée selon son humeur.

Mardi 21 octobre, il commissionne le régisseur de la mairie, Mr Sylla auprès du chef coutumier de Kersignane pour lui faire part de sa décision  en tant que maire de procéder à la collecte de la taxe en question à tous les commerçants. La demande fut acceptée par le chef coutumier Medy Maro Kébé, mais avec une seule condition, la bonne conduite des agents de la mairie, qui n’étaient pas exempts de tout reproche.

Cependant, ce que craignait le patriarche, s’est produit à cause du régisseur escorté par deux gardes. Qui a unitairement délivré, un seul matin, 16 convocations aux commerçants les plus rétifs à la décision du maire. C’est ainsi que les commerçants se sont rendus à la mairie sous la houlette de leur président, Kouyaté Coulibaly, animateur de la radio Dambé de Diafounou. C’est alors qu’une altercation éclate  entre les commerçants et un porteur d’uniforme qui montait la garde à la mairie. L’agent de sécurité n’a pas hésité de charger son fusil et de se mettre à l’ordre d’en faire usage, mais il sera dissuadé par son frère d’armes.

Après ce scénario, à la demande du maire Kébé, le procureur de Yélimané a enfermé  8 commerçants sur 9 recherchés pour un mois  en attendant leur procès, prévu pour le 25 Novembre prochain.                                                                       Afin de recueillir la version des uns et des autres, notre reporter s’est rendu sur place du vendredi 24 au dimanche 26 octobre pour savoir davantage et discuter avec les protagonistes. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le maire Tamassa Kébé explique qu’il s’agit des cas de refus de paiement d’une taxe relative à l’occupation des voies publiques, conformément aux textes en vigueur. «  Cela fait trois ans maintenant qu’ils refusent de s’acquitter de leur droits civiques, tels que  les impôts et les taxes » disait- il.

Après notre enquête, nous avons constaté qu’aucune boutique ou magasin n’occupait les voies publiques. Ils étaient plutôt tous construits dans les maisons d’habitations et ouverts à la rue. Contacté à nouveau par téléphone pour plus d’éclaircissement, le maire Kébé répond que ces magasins qui sont logés dans les habitations ne sont pas concernés et que leurs propriétaires n’ont même pas été visités par ses agents. Alors que ce sont bel et bien les propriétaires de ces magasins que le maire dit épargnés de la de la mesure, qui sont embastillés à Yélimané par le procureur, en attente d’un prétendu procès. Les personnes enfermées sont ,entre autres, Moussa Kaba Diakité plus de 60 ans, Oumarou Coulibaly, Kouyaté Coulibaly président des Commerçants et animateur  de la radio de Diafounou, Souleymane Kébé, Souleymane Tangara, Bakary Wagué, Amadou Niang. Quant à Moussa Diarra et Niama Traoré, ils sont toujours recherchés.

Après l’arrestation des 8 commerçants, le chef du village de Kersignane a dépêché  son fils Maciré Kébé pour faire des mises au point avec le sous préfet et connaitre le motif de l’agissement des forces de l’ordre qui ont manifesté trop de mépris vis- à vis de l’autorité coutumière. Le sous préfet Seydou Traoré, aux dires de Maciré Kébé a été très clair en disant qu’il n’a autorisé aucun  agent de sécurité pour un quelconque acte, que ce soit à Kersignane. Et  d’autre part , que la décision était venue du préfet de Yélimané. Toujours selon Maciré Kébé, le sous-préfet Seydou Traoré  juge la décision du maire Kébé illégale. « En tout état de cause, le maire s’il avait agi avec un peu de bon sens , allait résoudre ce problème par  le consensus avec la population, au lieu de porter sur ses épaules la tête de méduse pour  rançonner  les paysans et les commerçants sous le masque machiavélique de collecte des impôts et taxes dû à l’Etat. Cette approche est digne de l’époque coloniale » affirme t- il.

Affaire à suivre.

Fily Sissoko

SOURCE: Tjikan  du   31 oct 2014.
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