Qui peut croire que dans la ville de l’ancien ministre du Développement social, Djibril Tangara les médecins se servent des torches pour des interventions chirurgicales surtout des césariennes. Le CSREf de Kignan ne dispose pas d’électricité, l’alimentation du groupe étant hors de portée, les techniciens se débrouillent tant bien que mal pour sauver la vie des mères et des nouveaux nés. Tenez bien au premier semestre de 2013, le centre a enregistré 3 cas de mortalité maternelle et 24 morts nés. Si rien n’est fait dans cet arrondissement les efforts du gouvernement et de ses partenaires pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile resteront vains.
L’une des préoccupations essentielles des Kignois est comment trouver des moyens pour électrifier leur centre de Santé. Inauguré en 2010, le CSREF compte 23 lits. Il dispose d’un plateau technique très relevé hélas mais qui est devenu presque un » mouroir « pour bon nombre de patients. La situation est si grave quelle frise parfois le mépris.
La population a saisi la rencontre qui a regroupé les collectivités, la fédération locale de santé communautaire et les leaders religieux sur leur rôle dans la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile à Kignan. C’était lors du passage de la caravane « Tous et chacun « dans cette circonscription.
« L’urgence actuellement, c’est l’électricité. Ce qui est préoccupant pour nous, c’est que l’électricité n’a toujours pas été rétablie. Ce qui empêche le centre de santé de fonctionner correctement « , explique la Présidente des femmes de cette circonscription, Safoura Diallo. Avec ses onze aires de santé, dont neuf fonctionnelles, cinquante deux sites ASC, deux cabinets privés, un centre confessionnel, un dispensaire et 14 maternités rurales, Kignan est à la traine.
Le médecin chef du centre de santé, Félix Diarra, précisera qu’au cours du premier semestre 2013, il a enregistré trois décès maternels et 34 morts nés.
A cela s’ajoutent le manque de personnels qualifiés, d’oxygène pour le bloc opératoire et d’adduction d’eau. Imaginez-vous que c’est un infirmier qui fait fonction d’anesthésiste. Malgré les unités d’odontostomatologie, de radiologie et d’ophtalmologie, par manque de spécialistes les patients sont obligés d’aller à Sikasso.
Ramata TEMBELY
Envoyée spéciale
SOURCE: L’Indépendant