Depuis ce dimanche 2 février au matin, la ville de Sibut, au nord de Bangui est contrôlée par les soldats de la Misca et de Sangaris. Après 15 jours de pillages, les ex-combattants de la Seleka ont fui vers le nord et l’est de la Centrafrique. Les premiers habitants sont rentrés en ville, heureux mais choqués de retrouver leur ville dans un tel état.
De retour dans leurs quartiers, les habitants de Sibut ont enfin pu respirer, après des semaines de tension et de peurs. « C’est un grand soulagement après deux semaines passées dans la brousse, sans nourriture ni eau potable. Mais nous sommes partagés entre la joie et la tristesse, parce qu’en partant, les Seleka ont mis la ville K.O. », rapporte un jeune homme.
Tous les témoins confirment que Sibut a été presque entièrement pillée, en partie brûlée. « C’est une ville mise à sac. Cela nécessite une intervention rapide des humanitaires. Tout est à reconstruire à Sibut », se désole un autre habitant.
Les fortes pluies des derniers jours ont par ailleurs compliqué la situation humanitaire et sanitaire. « Il y a beaucoup d’enfants qui souffrent du paludisme, d’anémie. S’il y a une possibilité qu’il y ait des organismes qui s’occupent de la santé, il faudrait qu’ils arrivent vite. Vraiment il y a urgence », s’alarme sœur Bernadette.
Les habitants de Sibut espèrent que la route reliant Bangui, fermée ou en partie bloquée depuis près d’un an, sera enfin rouverte pour permettre l’acheminement des denrées et de médicaments depuis la capitale.
ZOOM : Les violences continuent à provoquer la fuite des populations
L’insécurité en Centrafrique continue de faire fuir les personnes d’origine étrangère notamment des Tchadiens. Depuis le 21 décembre, plus de 36 200 personnes auraient passé la frontière pour se réfugier au Tchad selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). D’autres continuent d’arriver. La mise en place de nouvelles institutions de transition en RCA n’a donc pas tari le flot. Or, les centres de transit ouverts au Tchad arrivent à saturation. Les réfugiés d’origine tchadienne, qui pour certains vivaient en Centrafrique depuis de nombreuses années, se retrouvent dans une situation d’isolement problématique.