Nouhoum Togo, conseiller à la communication du chef de file de l’opposition : « Le gouvernement doit assumer ses responsabilités pour dépolitiser la Cafo »
« Le 8 mars est la journée internationale de la femme. Des évolutions ont été faites sur le droit des femmes depuis le début de la célébration de cette journée. Au Mali, à titre de rappel, le Président de la République a proposé de façon politique 30% de postes nominatifs et dans les élections aux femmes. Force est de constater que ces quotas ne sont pas respectés. Dans les années précédentes, le 8 mars est une occasion pour les femmes, à travers le Ministère de la Promotion de la Femme et la Cafo d’échanger avec le Président de la République sur les sujets phares concernant la femme malienne. Nous constatons malheureusement que cette grande rencontre avec le Président de la République n’a pas été faite cette année. Nul n’ignore la mésentente qui règne entre les femmes de la Cafo. Nous invitons le gouvernement à sauver cette structure faitière de la femme pour que ça ne soit pas des jeux politiques. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités pour dépolitiser la Cafo. Il doit aussi respecter le quota des 30% que le président a promis. Je profite de l’occasion pour rendre hommage à nos mères, les femmes rurales. Je plaide à la cause de ces femmes qui, avec les enfants au dos marchent des Kilomètres pour puiser de l’eau. Qu’elles soient aussi associées à la célébration de 8 mars. »
Diakité Kadidia Fofana, présidente du collectif des amazones : «Nous pensons qu’il n’y a pas lieu de fêter le 8 mars »
« Au niveau du Collectif des Amazones, nous pensons qu’il n’y a pas lieu de fêter le 08 mars. Récemment, beaucoup de femmes sont tombées. Elles ont été violées, violentés et abattues par leurs époux. Pour nous, le 08 mars est l’occasion d’initier des espaces d’échange et de sensibilisation des populations pour que les femmes ne soient plus victimes de ces pratiques inhumaines. Je profite de cette occasion pour inviter les autorités à prendre des mesures exemplaires contre tous ceux qui violent les droits des femmes. Au nom du Collectif des Amazones, je réclame à ce que justice soit faite pour toutes ces femmes qui sont tombées sous les coups de ceux qui leur devaient amour et protection. Nous invitons enfin les leaders religieux à s’impliquer dans la lutte contre les violences faites aux femmes. »
Djigui Diabaté, secrétaire administratif du PRVM FASOKO non moins, conseiller chargé de l’administration au cabinet du chef de file de l’opposition : «On ne doit pas exploiter la femme comme moyen politique »
« Le 8 mars est une journée pleine de symbole. Elle rend hommage aux femmes pour leurs bravoures. Je propose qu’il y’ait une petite révolution dans cette compréhension de la journée internationale de la femme à travers nos structures en place. Nous avons constaté que le 8 mars, ce sont les femmes des cités urbaines qui s’en occupent essentiellement et qui créent des conditions pour qu’elles seulement se retrouvent. Les femmes de campagnes ne se retrouvent pas, malheureusement ; leurs priorités ne sont pas prises en compte. Elles souffrent de manque d’eau, d’hôpital pour se soigner ; bref, elles souffrent un peu de tout. Elles sont obligées de se réveiller très tôt le matin, piler le mil et préparer le repas pour 10 heures. J’invite les femmes des cités urbaines à ne pas centraliser tout à leur niveau. Si on doit faire un traitement pour les femmes maliennes, c’est l’ensemble ; celles des milieux ruraux comme celles des cités urbaines doivent en bénéficier. Il faut éviter de politiser les structures féminines car nous constatons que le RPM est en train de tout politiser. On ne doit pas exploiter la femme comme moyen politique. »
Togo Sitan Cissé : « Je pense qu’il y a beaucoup de 8 mars dans l’année… »
« Le 8 mars, c’est la journée des droits des femmes. Je pense qu’il y a beaucoup de 8 mars dans l’année car les droits des femmes, c’est tous les jours. Maintenant, célébrer ces droits des femmes en une journée spécifique est un signe fort. Toutes les femmes devraient faire une prise de conscience de leur situation actuelle à travers le monde. J’ai une pensée particulière aux femmes rurales qui vivent dans les conditions difficiles mais qui se battent à la limite de leurs moyens pour donner de l’éducation à leurs enfants. Le 8 mars devrait être une occasion de faire des réflexions stratégiques et des réflexions de fonds de la situation des droits des femmes à travers le monde. Récemment, on a eu beaucoup de situation de violence au Mali, à travers l’Afrique et même dans le monde. La situation de toutes ces jeunes filles violées, toutes ces femmes battues à mort devrait interpeller les femmes qui ont eu la chance d’avoir un certain niveau d’études et qui travaillent dans le domaine des droits humains. Cette situation doit interpeller les autorités et les hommes sans qui on ne peut pas parler de droits des femmes. Donc pour moi, le 8 mars, c’est une journée de réflexion, de faire le point par rapport à la situation des droits des femmes et de proposer des solutions à toutes ces violences faites à la femme à travers le monde ».
Boureima Guindo
Source: Le Pays